Le président iranien, Hassan Rohani, a exhorté dimanche les pays européens à éviter « toute menace ou pression » dans les négociations avec Téhéran sur son programme nucléaire, lors d’une rencontre avec le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney (en sa qualité de médiateur de l’accord sur le nucléaire au nom du Conseil de sécurité de l’ONU, ndlr). Depuis l’arrivée de Joe Biden à la présidence américaine, Washington, les parties européennes (France, Allemagne, Royaume-Uni, NDLR) et Téhéran tentent de sauver l’accord conclu à Vienne en 2015, qui accordait à l’Iran un allègement des sanctions internationales en échange de restrictions sur son programme nucléaire. Cet accord est susceptible de voler en éclat depuis le retrait unilatéral des États-Unis en 2018 par l’ancien président, Donald Trump, qui a réimposé des sanctions punitives contre la République islamique. « La meilleure façon de résoudre les problèmes avec les partenaires européens à différents niveaux bilatéraux, régionaux et internationaux, ce sont des négociations basées sur le respect mutuel et évitant toute menace ou pression », a estimé Hassan Rohani, lors de la rencontre, selon un communiqué de la présidence iranienne. Il a renouvelé ses critiques contre « l’inactivité de l’Europe par rapport aux engagements » de l’accord, ajoutant que l’Iran s’était engagé à le « préserver » en tant que « la seule partie à en avoir payé le prix ». Cette déclaration intervient quelques jours après que l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne ont abandonné un projet de résolution dénonçant Téhéran auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le gendarme onusien du nucléaire. Téhéran a salué jeudi 4 mars cette décision qui permettait de garder « ouverte la voie de la diplomatie » sur la question du nucléaire iranien. (ANSA/RFI)