(Rome, 04 mars 2021). Selon la ministre israélienne de l’Environnement, Gila Gamliel, la marée noire qui a frappé les côtes du pays n’est pas un accident mais un « terrorisme environnemental » de l’Iran. Quelques doutes et une certitude: le boom touristique espéré risque de disparaitre.
Il ne s’agit pas d’un accident mais d’un « terrorisme environnemental ». Selon la ministre israélienne de l’Environnement, Gila Gamliel, la marée noire qui a frappé les côtes de l’Etat hébreu jusqu’au Liban serait la faute d’un « bateau pirate d’une société libyenne parti d’Iran ». Il existe des « preuves circonstancielles » sur la responsabilité du gouvernement de Téhéran, a déclaré la ministre, et d’ajouter: « L’Iran pratique du terrorisme en endommageant l’environnement » et de cette manière « il ne fait pas seulement du tort à Israël ». « L’Iran fomente le terrorisme non seulement par des armes atomiques ou en se retranchant autour de nos frontières mais aussi par des attaques environnementales ». Cela semble remonter à trente ans, à la guerre du Golfe avec le dictateur irakien Saddam Hussein qui a déchaîné les pluies «noires» en attaquant les puits en représailles.
Israël montre du doigt l’Emerald, un navire libyen battant pavillon panaméen qui, jusqu’en décembre, appartenait à une société libanaise. Cela aurait entraîné la marée noire qui a recouvert les côtes israéliennes de goudron. Selon le « Jerusalem Post », à bord du navire, qui se trouvait au large de l’île iranienne de Kharg le 17 janvier, il y avait 112.000 tonnes de pétrole brut.
Puis, il est entré dans les eaux égyptiennes en naviguant dans le golfe Persique. Par la suite, il serait entré dans les eaux économiques d’Israël, au large de Haïfa: les trois premiers jours de février le navire, immédiatement après le contact avec un port iranien, avait éteint le transpondeur. Certaines images documentent la marée noire à l’approche (du bateau) de la côte israélienne. Puis il serait parti en direction de la Syrie. «Le propriétaire a du sang noir sur les mains», a déclaré la ministre Gamliel.
Comme le rapporte également Nova News, une image montrant l’Emerald en contact avec un deuxième navire avec le transpondeur à l’ouest de la Syrie. En particulier, à ce moment, la profondeur du navire Emerald passe de 14,3 à 8,5 mètres, suggérant le transbordement de pétrole vers le navire avec le transpondeur éteint alors qu’il était en mer. Une autre photo montre le transfert de 750.000 barils de pétrole iranien vers le pétrolier syrien Lotus, propriété de la Libye.
De son côté, la Compagnie nationale générale de transport maritime libyenne a déclaré avoir vendu le navire en décembre dernier. Les photographies transmises au ministère israélien de l’Environnement ont été rendues publiques par le portail « Tankertrackers ». Selon la reconstruction, Lotus aurait désactivé le système d’identification automatique en entrant dans les eaux égyptiennes. Le système a été mis en marche pendant le transit par le canal de Suez, puis a été éteint pendant presque une journée entière à l’entrée des eaux territoriales israéliennes. Au cours de cette période, entre le 1er et le 2 février, le navire aurait déversé de grandes quantités d’hydrocarbures, puis aurait poursuivi sa route vers la Syrie, où il aurait activé le système AIS («Automatic Identification System»).
Le journal israélien Haaretz a recueilli les perplexités de plusieurs responsables israéliens sur les révélations de la ministre. Les services de renseignement et la marine, quant à eux, ont nié avoir participé à l’enquête.
En attendant, se trouve une certitude: le désastre. Ce qui risque d’avoir des impacts dévastateurs sur l’environnement et aussi sur le tourisme. Israël, pays leader dans la lutte contre le coronavirus, se prépare pour la saison estivale avec optimisme. Mais la baignade est désormais interdite et le boom touristique risque de sauter.
Gabriele Carrer. (Les Fourmis)
(Photo-ANSA)