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Irak: une base aérienne visée par des roquettes, les États-Unis s’insurgent et appellent à une enquête

Des troupes américaines sont stationnées dans la base qui a été visée. Un employé civil est mort et au moins six personnes, dont un soldat américain, ont été blessées.

Au moins trois roquettes ont été tirées vers Erbil, la capitale du Kurdistan irakien au nord du pays. L’une a atteint une base aérienne sur laquelle des troupes américaines sont stationnées. Outre le complexe militaire, deux d’entre elles sont tombées sur des zones résidentielles de la périphérie de la ville. Delovan Jalal, responsable du département de la Santé d’Erbil, a indiqué à l’Agence France-Presse qu’au moins cinq civils avaient été blessés, dont un se trouvait dans un état critique.

Les États-Unis ont appelé à une enquête sur l’attaque et à la poursuite de ses auteurs. « Nous sommes indignés par l’attaque aux roquettes d’aujourd’hui », a déclaré le secrétaire d’État américain Antony Blinken. « J’ai contacté le Premier ministre du gouvernement régional kurde, Masrour Barzani, pour parler de l’incident et je l’ai assuré de tout notre soutien pour enquêter et demander des comptes aux responsables », a-t-il dit. Un soldat américain a été blessé lors de cette attaque.

C’est la première fois depuis près de deux mois que de tels tirs prennent pour cible des installations militaires ou diplomatiques occidentales en Irak. L’attaque a été revendiquée en ligne par un groupe peu connu qui se fait appeler « Awliyaa al-Dam ou Guardians of Blood » (les Gardiens du sang). Le colonel Wayne Marotto, porte-parole de la coalition menée par les États-Unis, a déclaré à l’Agence France-Presse que l’employé civil décédé n’était pas irakien, mais il n’était pas en mesure de préciser immédiatement sa nationalité.

Le ministère de l’Intérieur du Kurdistan a confirmé dans un communiqué que « plusieurs roquettes » avaient frappé la ville. Il a précisé que les agences chargées de la sécurité avaient lancé « une enquête minutieuse » et avaient appelé les civils à rester chez eux jusqu’à nouvel ordre. Des forces de sécurité ont été déployées autour de l’aéroport après l’attaque tandis que le bruit d’hélicoptères en vol pouvait être entendu à la périphérie de la ville, selon un correspondant de l’Agence France-Presse.

Le président irakien Barham Saleh a déclaré sur Twitter que l’attaque était « un acte terroriste criminel » et constituait « une escalade dangereuse » pour la sécurité dans la région. Masrour Barzani, Premier ministre de la région autonome du Kurdistan, a condamné l’attaque « dans les termes les plus fermes ». Deux sources dans le domaine du renseignement ont précisé à l’Agence France-Presse que les roquettes avaient été lancées depuis l’intérieur de la région autonome. Et un officier américain a précisé que les projectiles étaient des roquettes de 107 millimètres qui avaient été tirées à une distance de 8 kilomètres à l’ouest d’Erbil.

Des installations militaires et diplomatiques occidentales ont été prises pour cible en Irak depuis l’automne 2019 par des dizaines de roquettes ainsi que par des attaques à la bombe sur le réseau routier, mais la plupart de ces actions étaient menées à Bagdad. Des missiles iraniens avaient toutefois été tirés vers l’aéroport d’Erbil en janvier 2020, quelques jours après le meurtre du général iranien Qassem Soleimani par une frappe de drone américain à Bagdad. (Le Point)

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