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La Chine est la priorité numéro un, puis l’Iran. Blinken explique la politique étrangère de Biden

(Rome, 20 janvier 2021). Lors de l’audience au Sénat, le prochain secrétaire d’État américain Blinken a expliqué la politique étrangère de Biden: la priorité est la Chine, a-t-il déclaré approuvant la ténacité de Trump. Puis l’Iran et la Corée du Nord. L’ambassade à Jérusalem est confirmée.

«Je pense également que le président Donald Trump avait raison d’adopter une approche plus dure à l’égard de la Chine. Je ne suis pas vraiment d’accord avec la façon dont il a traité la question dans un certain nombre de domaines, mais le principe de base était le bon, et je pense que c’est en fait, utile pour notre politique étrangère »,  a ainsi parlé Antony Blinken, choisi par le président Joe Biden comme prochain secrétaire d’État américain, qui a comparu hier au Sénat pour l’audience de confirmation.

Le successeur de Mike Pompeo à Foggy Bottom (un quartier gouvernemental et culturel abritant le département d’État, ndlr) a commenté, stimulé par le sénateur républicain Lindsey Graham, également le dernier geste du prédécesseur, la décision de définir la conduite chinoise contre le « génocide » ouïghours: « Cela aurait aussi été mon jugement » a répondu Blinken après avoir pointé du doigt que la Chine représente pour les États-Unis le défi le plus important d’un État-nation. Sous le président Xi Jinping, Pékin « ne se cache plus », démontrant ouvertement qu’il vise le leadership mondial. Afin de contenir cette affirmation chinoise renouvelée, le futur chef de la diplomatie de Washington a assuré que l’engagement de garantir à Taiwan la capacité de se défendre se poursuivra sous l’administration Biden.

L’AMBASSADE RESTE À JÉRUSALEM

Les Etats-Unis continueront de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et l’ambassade américaine dans l’Etat hébreu restera donc dans la ville «sainte» (ville de la paix, ndlr), a expliqué Blinken, confirmant ainsi le déménagement de la représentation diplomatique américaine de Tel Aviv à Jérusalem, et la reconnaissance conséquente de cette dernière comme capitale d’Israël, décidée par l’administration Trump en décembre 2017 et officialisée en mai de l’année suivante. Un chemin difficile, cependant, pour la solution à deux Etats pour la paix entre Israël et les Palestiniens: la solution est actuellement « contestée » et il est « difficile de voir des perspectives à court terme pour y parvenir », a-t-il déclaré.

AVEC LE CONGRÈS SUE L’IRAN

La nouvelle administration et son équipe diplomatique sont prêtes à travailler avec le Congrès pour renforcer et améliorer l’accord nucléaire iranien signé par la présidence de Barack Obama en 2015, a déclaré Blinken, qui était un protagoniste de la politique d’Obama au Moyen-Orient en tant que conseiller adjoint pour la sécurité nationale d’abord et puis comme secrétaire d’État adjoint. Mais pour la rentrée des États-Unis dans le JCPOA, « la route est longue », a-t-il déclaré.

AU CÔTÉ DE GUAIDÓ

Le futur chef de la diplomatie américaine a assuré que l’administration Biden confirmera le soutien de Washington au chef de l’opposition vénézuélienne Juan Guaidó, et la reconnaissance de l’Assemblée nationale sortie des urnes en 2015 comme la seule institution démocratiquement élue au Venezuela. Cependant, il a également souligné la nécessité d’une « meilleure coordination » pour exercer une pression accrue contre la « dictature brutale » de Nicolas Maduro. Le représentant diplomatique de Guaidò aux États-Unis, Carlos Vecchio, devrait assister à la cérémonie d’inauguration du mandat de Biden.

RUSSIE ET ​​TURQUIE

Commentant l’arrestation de l’opposant russe Alexey Navalny, Blinken a expliqué que « c’est incroyable de voir à quel point Vladimir Poutine semble avoir peur de cet homme ». Le prochain secrétaire d’État s’est également concentré sur la Turquie, ouvrant la possibilité d’imposer de nouvelles sanctions pour l’achat de S-400 de fabrication russe. Il est « inacceptable », a-t-il expliqué, qu’un allié de l’OTAN comme la Turquie ait acheté les systèmes anti-aériens de Moscou.

CORÉE DU NORD

Blinken a annoncé que le président Biden avait l’intention de revoir complètement les politiques et l’approche de Trump à l’égard de la Corée du Nord. Selon lui, le problème que représente le programme nucléaire nord-coréen « s’est aggravé » au cours des quatre dernières années: « Je pense qu’il est nécessaire de revoir, et nous avons l’intention de revoir complètement l’approche et la politique à l’égard de la Corée du Nord, car il s’agit d’un problème qui a marqué l’administration ». Le secrétaire a ainsi répondu à l’hypothèse de soutenir un «accord progressiste» pour la levée de certaines sanctions contre Pyongyang en échange d’un gel vérifiable du programme d’armement nord-coréen. Blinken a souligné que ce processus inclura les principaux alliés régionaux des États-Unis, à commencer par la Corée du Sud et le Japon.

Luigi Romano. (Les Fourmis)

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