Liban-Turquie: Saad Hariri reçu à Istanbul par le nouveau Sultan, qui lutte pour son influence auprès de pays rivaux, dont la France

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(Rome 09 janvier 2021). L’ancien Premier ministre libanais Saad Hariri, récemment désigné pour former un nouveau gouvernement, a effectué vendredi une visite surprise et inopinée à Istanbul où il a été reçu par Recep Tayyip Erdogan. Selon un communiqué publié par la présidence turque cité par l’agence de presse officielle turque Anadolu et rapporté par la chaine france24 arabe, les pourparlers entre les deux hommes ont porté sur les moyens de «renforcer les relations bilatérales profondes», ainsi que sur la «coopération sur les questions régionales» (!), alors que le pays de Hariri, le Liban agonisant, se trouve dans un contexte de crises multiples, aggravées par la pandémie de nouveau coronavirus, traumatisé par l’explosion meurtrière et dévastatrice en août dernier dans le port de Beyrouth et une crise économique et sociale sans précédent.

Rappelons qu’après la visite du Président français Emmanuel Macron à Beyrouth le 6 août, à la suite de l’explosion apocalyptique (attentat) du port qui a fait 200 morts et plus de 6.000 blessés, M. Erdogan avait accusé le président français de «colonialisme», et de chercher, «avec d’autres, à revitaliser à nouveau la pensée coloniale» au Liban. En effet, plusieurs experts estiment qu’Ankara a mis les bouchées doubles ces derniers mois pour accroître son influence au Liban, un ancien territoire ottoman, dans un contexte de concurrence régionale entre Ankara et Riyad, parrain traditionnel des musulmans sunnites au Liban, et de rivalité entre M. Erdogan et le président Macron, fortement impliqué dans le dossier libanais et qui fait pression pour des réformes à différents niveaux. Le bureau de Hariri (à la recherche d’un nouveau partenaire) a de son côté annoncé que ce dernier avait discuté avec le président turc «des moyens de soutenir les efforts pour arrêter l’effondrement et reconstruire Beyrouth dès la formation du nouveau gouvernement (…) au Liban», selon l’Agence nationale officielle d’information libanaise. La présidence turque a de son côté déclaré dans un communiqué que le président turc avait réaffirmé les «efforts de la Turquie pour préserver l’unité du peuple libanais ami et frère».