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Erdogan menace la Grèce et déplace des chars vers la frontière

(Roma 05 septembre 2020). « Ils comprendront, par la diplomatie ou par des expériences amères, que la Turquie n’acceptera pas leurs cartes (la ZEE, NDLR) immorales », a déclaré le chef de l’Etat turc. A partir de demain, des exercices militaires sont prévus durant quatre jours avec la République turque de Chypre du Nord.

Les légers signes de désescalade des derniers jours entre la Turquie et la Grèce ont déjà disparu. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est revenu pour menacer Athènes et pour rejeter tout compromis sur les droits de son pays aux riches réserves énergétiques de la Méditerranée orientale. « Ils comprendront que la Turquie est suffisamment forte politiquement, économiquement et militairement pour déchirer des cartes et des documents immoraux », a déclaré Erdogan, faisant référence aux zones maritimes que la Grèce et Chypre considèrent comme leurs zones économiques exclusives. « Ils le comprendront, soit à travers le langage de la politique et de la diplomatie, soit sur le terrain à travers des expériences amères », a averti le dirigeant turc dans un discours télévisé. « La Turquie et le peuple turc sont préparés à toute éventualité et conséquence ».

Un discours menaçant qui intervient à la veille de cinq jours d’exercices militaires dans la République turque de Chypre du Nord, reconnue uniquement par la Turquie. Et sur le terrain, l’armée turque a déplacé une quarantaine de chars de la frontière syrienne pour les déployer sur la frontière grecque. Des sources militaires précisent que la manœuvre était déjà planifiée mais le message qui s’en dégage est clair.

La Grèce et la Turquie, alliés de l’OTAN, sont au centre d’une escalade des tensions sur les ressources énergétiques en Méditerranée, avec une multiplication des démonstrations de force et des incidents qui suscitent l’inquiétude en Europe. « La Turquie est prête à partager (les ressources énergétiques) tant que c’est équitable », a déclaré Erdogan.

Hier, la Turquie a accusé la Grèce d’éviter le dialogue et de mentir, après que le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis ait déclaré que des pourparlers sous la médiation de l’OTAN afin de réduire les tensions en Méditerranée orientale, ne pourront avoir lieu que lorsqu’Ankara cessera ses «menaces».

Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg, a assuré à travers un tweet que la Grèce et la Turquie « ont convenu de s’engager dans des discussions techniques », dans un objectif de prévenir tout nouvel incident dans cette région de la Méditerranée, où un navire de reconnaissance et des navires turcs sont dans les eaux territoriales grecques depuis le 10 août. Mais le ministère grec des Affaires étrangères a insisté sur le fait que « la détente ne viendra qu’avec le retrait immédiat de tous les navires turcs du plateau continental grec ». Les relations de la Turquie avec la Grèce se sont détériorées en raison de ce différend en Méditerranée, ainsi que d’autres problèmes tels que celui des migrants ou la décision d’Ankara de convertir les anciennes églises orthodoxes en mosquées.

(AGI). (L’article en version italienne)

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