Selon le correspondant du quotidien Al-Quds Al-Arabi à Istanbul, Ismaël Jamal, « la Turquie se prépare aux pires scénarios qui pourraient survenir dans la province syrienne d’Idlib, où le régime de Bachar Al-Assad soutenu par l’aviation russe et les miliciens iraniens et du Hezbollah poursuivent leur progression. Parmi les scénarios redoutés par Ankara figure la poursuite des combats, ce qui favorise le chaos à la frontière. Mais la pire hypothèse est celle qui prévoit la chute de toute la province d’Idlib aux mains de Damas, ainsi que l’enclave kurde d’Afrin, ainsi que Jaraboulos et Manbij, et l’arrivée de l’armée de Bachar Al-Assad à la frontière. La conséquence de ce scénario est la fuite de plus de 4 millions de syriens vers la Turquie, qui viendraient s’ajouter à 4 millions déjà réfugiés dans ce pays. Pour éviter cette catastrophe humanitaire et la déstabilisation du pays, Ankara a renforcer ses positions en territoire syrien et accélérer la fourniture d’armes aux opposants syriens pour repousser l’offensive syro-russe. Ankara tente de négocier avec Moscou l’installation d’une zone de sécurité de 50 km de profondeur à sa frontière, pour y installer les millions de réfugiés. Mais le régime syrien semble décidé à poursuivre le grignotage territorial et ne respecte aucun accord de désescalade ou de cessez-le-feu.