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Syrie : Assad renversé, les États-Unis ferment trois bases et réduisent de moitié leurs effectifs

(Rome, 23 avril 2025). Suite à la chute de l’ancien président alaouite Bachar al-Assad et à l’arrivée au pouvoir d’Ahmed al-Charaa, plus connu sous son nom de guerre Abou Mohammed al Jolani, ancien chef de la milice islamiste Hayat Tahrir al-Cham, ainsi qu’à l’intégration conséquente des troupes kurdes dans le gouvernement de ce dernier, les États-Unis ont décidé de réduire leur présence en Syrie. Selon le «New York Times», Washington a en effet commencé à réduire considérablement sa présence militaire dans le nord-est de la Syrie, en fermant trois des huit petites bases opérationnelles et en réduisant le nombre de soldats de 2.000 à environ 1.400, d’après deux hauts responsables américains, comme le rapporte Roberto Vivaldelli dans le quotidien «Inside Over».

Les trois bases fermées par les États-Unis en Syrie

Les bases fermées comprennent la «Mission Support Site Green Village», le M.S.S. Euphrate et une structure plus petite. Ce retrait, approuvé par le Pentagone et le Commandement central (Centcom), fait suite aux recommandations des commandants sur le terrain visant à regrouper les opérations. Dans 60 jours, les commandants évalueront l’opportunité de nouvelles réductions, avec un minimum de 500 soldats suggéré pour rester sur place, a déclaré l’un des responsables cité par le même journal. Toutefois, le président Trump souhaite retirer totalement les troupes américaines du pays.

La chute du régime d’Assad, autrefois soutenu par des acteurs étatiques rivaux des Etats-Unis comme l’Iran et la Russie, a considérablement modifié la situation pour Washington. Un tournant supplémentaire s’est produit le mois dernier, lorsque les Forces démocratiques syriennes (FDS), une milice dirigée par les Kurdes qui contrôle le nord-est de la Syrie, ont accepté d’intégrer leurs institutions civiles et militaires, y compris leurs précieux gisements de pétrole et de gaz, au nouveau gouvernement syrien d’ici la fin de l’année. Cet accord marque une étape importante vers l’unification complexe d’un pays fragmenté sous la direction d’Ahmed al-Charaa et de sa coalition, qui comprend l’ancienne filiale d’Al-Qaïda, Hayat Tahrir al-Cham.

La présence américaine aux côtés des Kurdes dans la lutte contre l’Iran

Les FDS, soutenues par les États-Unis, contrôlent environ un tiers du territoire syrien, principalement à l’est de l’Euphrate, avec le soutien des forces américaines dans le cadre de la coalition anti-EI. Des troupes américaines sont également présentes à la garnison d’Al-Tanf, près de la frontière avec l’Irak et la Jordanie, pour aider l’Armée syrienne libre à contrôler les zones désertiques entre Al-Tanf et Palmyre. Il s’agit d’une zone stratégique par laquelle passaient autrefois des convois d’armes iraniennes destinés au Hezbollah.

Après la chute du régime d’Assad le 8 décembre 2024, les Forces démocratiques syriennes (FDS) et l’Armée nationale syrienne (ANS) soutenue par la Turquie, ont intensifié leurs affrontements pour étendre leurs zones d’influence respectives en Syrie. Les États-Unis, qui avaient maintenu une présence dans le pays malgré les tentatives de retrait lors de la première administration Trump, ont négocié un accord le 10 mars 2025 entre le commandant des FDS Mazloum Abdi et le nouveau président de transition syrien, Ahmed al-Charaa. Cet accord a conduit, le 12 avril, au transfert du barrage stratégique de Tichreen, contrôlé par les FDS, au gouvernement de Damas, ainsi qu’à la restitution d’un quartier kurde d’Alep aux autorités syriennes. Si ces transferts aboutissent, ils pourraient contribuer à intégrer les zones contrôlées par les FDS sous l’autorité de Damas, malgré les inquiétudes liées au passé djihadiste du président syrien.

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