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Trump-Poutine : premier pas vers la paix. Pour Zelensky, «Moscou vise à nous affaiblir»

(Rome, Paris, 19 mars 2025). Donald Trump et Vladimir Poutine, lors de leur appel téléphonique tant attendu, confirment leur «volonté commune» de trouver une solution au conflit en Ukraine et ont fait un pas l’un vers l’autre. Le plus significatif est celui du chef du Kremlin. Poutine a en effet accepté la proposition de Trump de s’abstenir pendant 30 jours d’attaquer les infrastructures énergétiques ukrainiennes. Cependant, le tsar a posé comme «condition fondamentale» à la résolution du conflit la «cessation totale de l’aide militaire à Kiev», rapporte le quotidien «Il Tempo».

La Maison Blanche a salué l’ouverture de Poutine, la qualifiant de premier pas sur la «voie vers une paix durable». Les pourparlers commenceront «immédiatement» et se tiendront «au Moyen-Orient». La Russie a également confirmé qu’un important échange de prisonniers «175 contre 175» avec l’Ukraine aura lieu dans les prochaines heures.

Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, les conditions imposées par Poutine montrent qu’il n’est pas prêt à «mettre fin» à la guerre. Depuis Kiev, des responsables proches du président ont souligné que Moscou avait «rejeté le cessez-le-feu total» et que c’était Zelensky qui avait proposé l’arrêt des attaques aériennes et maritimes, tandis que les États-Unis étaient allés plus loin en proposant un cessez-le-feu total. «Maintenant», a déclaré la présidence ukrainienne, «ce sont les Russes eux-mêmes qui l’ont rejeté, ce qui signifie qu’ils ont besoin de la guerre».

Le point de départ de l’échange entre Trump et Poutine était la volonté de «normaliser» les relations entre la Russie et les États-Unis afin de «viser à développer une coopération mutuellement bénéfique dans les secteurs économique et énergétique», selon le Kremlin. Dans ce cadre, entre autres, un «groupe d’experts» russes et américains sera créé pour parvenir à une solution à la guerre «de manière bilatérale».

En outre, parmi les différents sujets abordés, Moscou a révélé que Vladimir Poutine a proposé et que Trump a accepté, d’«organiser des matchs de hockey aux États-Unis et en Russie entre joueurs russes et américains» évoluant dans leurs ligues professionnelles respectives. Une initiative qui rappelle la «diplomatie du ping-pong» entre la Russie et la Chine dans les années 1970.

Donald Trump a qualifié la conversation téléphonique avec Vladimir Poutine de «très bonne et productive». Et le chef de la Maison Blanche de déclarer : «nous travaillerons rapidement pour obtenir un cessez-le-feu complet et, à terme, la fin de cette horrible guerre entre la Russie et l’Ukraine».

En Russie, outre les remerciements de Vladimir Poutine lors de l’appel téléphonique pour les efforts diplomatiques déployés, Kirill Dmitriev, l’envoyé spécial du Kremlin pour les investissements et la coopération économique avec les pays étrangers, a souligné que «sous la direction du président Poutine et du président Trump, le monde est devenu un endroit beaucoup plus sûr aujourd’hui», qualifiant cette avancée d’«historique». Dans les comptes rendus de l’appel téléphonique entre Moscou et Washington, l’Ukraine semble reléguée à un rôle secondaire, tandis que l’Union européenne n’est même pas mentionnée.

Lors d’un briefing en ligne, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que les conditions posées par Poutine visaient «à affaiblir l’Ukraine» et «non à mettre fin à la guerre». «Ils ne sont pas prêts à mettre fin à cette guerre, et nous le constatons. Ils ne sont même pas prêts à franchir le premier pas, à savoir un cessez-le-feu», a déclaré Zelensky aux journalistes, ajoutant que le jeu de Poutine «consiste à affaiblir» l’Ukraine.

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