L'actualité du Proche et Moyen-Orient et Afrique du Nord

Ismaïl Haniyé, le leader du Hamas tué à Téhéran par un raid israélien

(Rome, 31 juillet 2024). Haniyé se trouvait en Iran pour la cérémonie d’investiture de Pezeshkian. Abou Mazen : «Grave escalade, les Palestiniens doivent résister à l’occupation israélienne». La Turquie et la Russie condamnent Tel Aviv

Un coup très dur infligé au Hamas : le chef du mouvement terroriste palestinien, Ismail Haniyé, a été éliminé à l’aube par un raid à Téhéran, où il se trouvait après avoir assisté à la cérémonie d’investiture du nouveau président iranien. La confirmation est venue de l’organisation qui a perpétré le massacre contre les Israéliens le 7 octobre 2023 : les responsabilités ont été attribuées à une attaque de Tel-Aviv, qualifiée de «lâche raid sioniste». Selon une source iranienne, le missile serait parti d’un autre pays et non du territoire iranien.

«Nous sommes dans une révolte et une lutte continues contre l’ennemi occupant, et la résistance ne s’arrête pas avec l’assassinat de ses dirigeants», a déclaré Abdel Salam Haniyé, l’un des fils d’Ismail. Il a souligné que «le Hamas continuera à résister jusqu’à la libération de la Palestine». L’assassinat est destiné à déclencher une nouvelle escalade grave au Moyen-Orient : Moussa Abou Marzouk, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que ce qui s’est passé «ne restera pas impuni». Et pendant ce temps, la Turquie, l’Iran et la Russie condamnent Israël, écrit «Il Giornale».

Qui était Haniyé

Haniyé était le leader du Hamas. En 1980, il devient un membre éminent du mouvement et prend la direction politique en 2017, succédant à Khaled Meshaal. Né à Al-Shatë le 29 janvier 1962, il est diplômé de l’Université islamique de Gaza en langue et littérature arabes. Pendant une très courte période, de 2006 à 2007, il a été Premier ministre de l’Autorité nationale palestinienne (ANP).

De 2014 à 2017, il a en outre été à la tête de l’administration de la bande de Gaza. De 2017 à 2024, il devient chef du bureau politique du Hamas. En 2019, il a quitté la bande de Gaza pour vivre et travailler à Doha, au Qatar. La tâche accomplie par Haniyé ne doit pas être confondue avec celle de Yehya Sinwar, qui est le chef du Hamas à Gaza et est considéré comme le cerveau de l’attaque du 7 octobre.

Israël : «désormais, un monde légèrement meilleur»

Le premier membre du gouvernement israélien à intervenir après la mort de Haniyé fut Amichay Eliyahu, ministre du Patrimoine : «Sa mort rend le monde un peu meilleur». Pour Eliyahu, le temps des accords de paix/reddition imaginaires et de la miséricorde envers ceux qui ont causé l’effusion de sang en Israël est révolu. C’est la bonne façon d’assainir le monde de cette saleté. La poigne de fer qui les frappera est celle qui apportera la paix et un peu de réconfort et renforcera notre capacité à vivre en paix avec ceux qui désirent la paix», a-t-il ajouté.

Mahmoud Abbas : «unissez-vous et résistez»

La réaction de Mahmoud Abbas, dit Abou Mazen, ne s’est pas fait attendre, qualifiant l’attaque contre Haniyé de «lâche». Le président palestinien a appelé son peuple à s’unir contre Israël, l’exhortant à «s’unir, à rester patient et à resister fermement contre l’occupation israélienne». Entre-temps, les factions politiques du territoire occupé ont appelé à une série de grèves pour protester contre ce meurtre, rapporte «LaPresse».

La Turquie attaque Israël

Dans une note, le ministère turc des Affaires étrangères a pointé du doigt le gouvernement dirigé par Benyamin Netanyahu : «Il n’a pas l’intention de parvenir à la paix». La diplomatie d’Ankara affirme que l’assassinat de Haniyé a pour objectif d’étendre la guerre à l’échelle régionale. «Si la communauté internationale n’intervient pas pour arrêter Israël, la région sera confrontée à des conflits bien plus graves», peut-on lire dans la note. Le monde est donc invité à arrêter l’État juif avant que le conflit ne s’étende davantage, dit encore Ankara.

La condamnation de la Russie : «inacceptable»

La position de la Russie est également arrivée peu après, s’exprimant par la voix de Mikhaïl Bogdanov, qui a parlé d’un «assassinat politique absolument inacceptable» qui risque d’entraîner une nouvelle escalade des tensions. «Tout cela est très mauvais», a ajouté le vice-ministre russe des Affaires étrangères. La crainte de Moscou est que cet épisode ne puisse avoir des répercussions sur les négociations de Doha.

Réunion d’urgence en Iran

Pour Nasser Kanaani, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, l’assassinat de Haniyé aura pour effet de renforcer «le lien profond et indéfectible entre la République islamique d’Iran, la chère Palestine et les forces de la résistance (sans toutefois les énumérer)». Le Conseil suprême de sécurité nationale iranien a immédiatement convoqué une réunion d’urgence, qui se tient dans la résidence du guide suprême de la République islamique, Ali Khamenei.

Le commandant de la Force Al-Qods, qui supervise le réseau militant des milices alignées sur l’Iran, y participe également. Les risques potentiels sont un retard de plusieurs mois pour un cessez-le-feu à Gaza et des représailles de la part de groupes extrémistes soutenus par l’Iran dans la région du Moyen-Orient et au-delà.

Recevez notre newsletter et les alertes de Mena News


À lire sur le même thème