Pietro Parolin : pour négocier et parvenir à la paix, «Moscou doit faire le premier pas»

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(Rome, Paris, 12 mars 2024). Le secrétaire d’État du Vatican, dans une interview accordée au quotidien «Corriere della Sera», explique les propos du Pape François sur le conflit : il est évident que c’est à Moscou de faire le premier pas

Il est « évident » qu’il appartient aux deux parties au conflit, la Russie et l’Ukraine, de créer les conditions d’une négociation, que la « première condition » est de « mettre fin à l’agression » et que le cessez-le-feu doit être avant tout entrepris par les agresseurs », c’est-à-dire Moscou, a ainsi déclaré le secrétaire d’État du Vatican, le Cardinal Pietro Parolin, dans une interview accordée au quotidien «Corriere della Sera», revenant sur les récents propos du Pape François sur l’Ukraine. Le Saint-Siège, a-t-il souligné, «continue d’appeler à un cessez-le-feu» et les agresseurs devraient d’abord cesser le feu, et ensuite l’ouverture de négociations. Le Saint-Père a expliqué que négocier n’est pas une faiblesse, mais une force. Ce n’est pas de la capitulation, mais du courage. Et cela nous dit que nous devons accorder davantage de considération à la vie humaine, aux centaines de milliers de vies qui ont été sacrifiées dans cette guerre au cœur de l’Europe. Ce sont des mots qui s’appliquent aussi bien à l’Ukraine qu’à la Terre Sainte ainsi qu’aux autres conflits qui ensanglantent le monde, a-t-il dit, tel que rapporté par l’agence «AGI».

Existe-t-il encore des chances de parvenir à une solution diplomatique ? « Puisqu’il s’agit de décisions qui dépendent de la volonté humaine, il reste toujours la possibilité de parvenir à une solution diplomatique. La guerre déclenchée contre l’Ukraine n’est pas l’effet d’une catastrophe naturelle incontrôlable mais de la seule liberté humaine. Et la même volonté humaine qui a causé cette tragédie, a aussi l’opportunité et la responsabilité de prendre des mesures pour y mettre un terme et ouvrir la voie à une solution diplomatique ».

« Le Saint-Siège, a ajouté Parolin, est préoccupé par le risque d’une extension de la guerre. L’aggravation du niveau du conflit, l’apparition de nouveaux affrontements armés, la course au réarmement sont, à cet égard, des signes dramatiques et inquiétants ». « L’élargissement de la guerre signifie de nouvelles souffrances, de nouveaux deuils, de nouvelles victimes, de nouvelles destructions, qui s’ajoutent à celles que le peuple ukrainien, en particulier les enfants, les femmes, les personnes âgées et les civils, vit dans sa propre chair, en payant le prix trop élevé de cette guerre injuste », a conclu le Cardinal Parolin.

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