(Rome, Paris, 13.12.2023). La communauté internationale réfléchit à créer une force «Rainbow» pour stopper les attaques des Houthis, la protection actuelle des navires commerciaux en mer n’étant plus suffisante
La communauté internationale évalue toutes les options pour protéger la navigation des navires commerciaux au large des côtes du Yémen. Parmi les options, figure celle de créer une sorte de groupe multinational, inspiré du roman «Rainbow Six» de Tom Clancy (un roman d’espionnage, doublé d’un techno-thriller, paru en 1998, Ndlr). En effet, les efforts actuels des Marines, tout en garantissant d’excellents niveaux de dissuasion, ne sont pas en mesure de protéger à 100 % les cibles des Houthis. Dès lors, d’autres types d’interventions, comme celles sur le terrain afin de neutraliser les sources de menace, ne sont plus à exclure. D’une part, une telle éventualité augmenterait davantage les tensions entre l’Occident (États-Unis en tête) et l’Iran, mais de l’autre, elle éviterait les risques d’impacts économiques importants notamment pour l’Europe, nous explique Francesco Bussoletti dans le quotidien «Difesa & Sicurezza».
Des interventions terrestres limitées au Yémen ne peuvent être exclues non plus, profitant de la Convention de Montego Bay*
L’étude internationale émet toutefois l’hypothèse d’interventions terrestres très limitées au Yémen. Des opérations éclair visant à éliminer la menace et quitter immédiatement le territoire, sans interférer avec la dynamique interne, comme cela se produit déjà dans d’autres zones. Dans ce cas, le risque d’exacerber les tensions avec les Houthis et donc avec Téhéran, serait réduit, mais en même temps la sécurité de la navigation dans le quadrant en bénéficierait grandement. En outre, on pourrait envisager à faire appliquer la Convention de Montego Bay, dans laquelle les espaces marins soumis à la réglementation comprennent, outre la mer territoriale et les eaux internationales, la zone contiguë, le plateau continental et la zone économique exclusive (ZEE). A condition que le gouvernement du pays hôte autorise l’intervention, et que le seul gouvernement reconnu par la communauté internationale soit celui du chef du Conseil présidentiel Rashad al-Alimi, et non celui des Houthis.
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*La Convention des Nations Unies sur le Droit de la mer (CNUDM/United Nations Convention on the Law Of the Sea/UNCLOS), signée à Montego Bay en Jamaïque le 10 décembre 1982, est entrée en vigueur le 16 novembre 1994, après ratification ou adhésion de 60 États. En 2022, 157 États ont signé la convention de Montego Bay, ainsi que l’Union européenne. Les non-signataires sont des pays enclavés, quelques États d’Amérique latine, ainsi que les États-Unis, Israël et la Turquie.