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Guido Crosetto lance le défi à l’ONU depuis Tel Aviv. De nouvelles règles pour la FINUL ?

(Rome, Paris, 26.11.2023). Le ministre italien de la Défense s’est rendu à Tel-Aviv le premier jour de la trêve établie entre Israël et le Hamas. La visite a enregistré le rôle important joué par l’Italie dans les médiations et a permis à Guido Crosetto de souligner l’engagement italien dans la région, de l’envoi du navire-hôpital Vulcano, à la mise en place prochainement d’un hôpital de campagne, en passant par la présence nationale dans la région au sein de la Mission de la FINUL. Mais le ministre a toutefois souligné que la mission doit être repensée et que lundi prochain, lors de sa visite à New York, il abordera la question des règles d’engagement à l’ONU, car « les règles actuelles ne garantissent pas la sécurité »

Au cours du premier des quatre jours de trêve établie entre Israël et le Hamas, le ministre de la Défense Guido Crosetto a rendu visite à son homologue israélien Yaov Gallant à Tel Aviv. La présence italienne en Israël à un moment aussi délicat du conflit n’est en aucun cas une coïncidence, mais reflète en effet le rôle moteur joué par notre pays dans le processus de médiation, souligné avec fierté par le ministre Crosetto, qui s’est dit « presque ému d’être ici en ce jour si important pour Israël et pour la paix ». Gallant a également souligné l’importance de ce que fait l’Italie pour Israël, une démonstration concrète d’amitié et de solidarité à un moment crucial pour l’État du Moyen-Orient, écrit Marco Battaglia dans les colonnes du quotidien «Formiche».

La situation

« Pour Israël, a expliqué le ministre de la Défense, le point final est de faire en sorte que le Hamas ne représente plus un danger ». Pour Guido Crosetto, en effet, le Hamas est une organisation terroriste « qui a dans ses statuts l’élimination d’Israël et de la population juive de cette région du monde », pour laquelle il n’y a aucune possibilité de médiation. Le ministre est revenu sur la solution de «deux peuples, deux Etats» comme la seule capable d’apporter une paix durable, ajoutant toutefois que l’objectif «ne sera pas facile, il ne sera pas de courte durée». Pour Israël, en effet, c’est une question de vie ou de mort, a souligné Crosetto. L’objectif des autres pays est donc de faire en sorte que «les conséquences, non pas militaires mais aussi civiles, soient aussi limitées que possible». Le ministre s’est alors dit «convaincu que les opérations dureront longtemps, mais qu’on accordera toute l’attention possible dans une guerre pour qu’il y ait moins de victimes civiles innocentes». Dans l’attente, la bonne nouvelle est la libération des premiers otages : «J’espère la libération de tous les otages», a-t-il dit.

L’Aide italienne

En outre, comme le rappelle encore Crosetto, l’Italie travaille activement à l’envoi de l’aide humanitaire, notamment à travers la présence du navire Vulcano de la Marine italienne, avec à son bord 170 militaires et 30 membres du personnel médical de la Marine. A ceux-ci s’ajouteront une trentaine de médecins et infirmiers des autres forces armées. Le navire est équipé pour réaliser tous types d’activités médicales, des opérations au diagnostic. Par ailleurs, des médicaments et des secours destinés à la population civile seront transportés à bord. L’Italie a l’intention de disposer également d’un hôpital de campagne à terre. «L’état-major de la Défense est en train d’équiper et coordonner l’envoi d’une structure hospitalière terrestre, en accord avec les Palestiniens, qui sera installée sur le terrain à Gaza, à proximité de là où il y a un besoin», a expliqué Guido Crosetto.

Coordination internationale

L’objectif souligné par M. Crosetto pour parvenir à une solution à la crise est d’agir de concert avec tous les autres pays, occidentaux et arabes, pour mettre un terme à l’escalade. Lundi, comme il l’avait prévu, Guido Crosetto se rendra à New York, aux Nations Unies, non seulement pour parler de la mission au Liban. Crosetto a notamment déclaré que «les Nations Unies doivent prendre une décision : soit la mission de la FINUL a encore un sens, soit nous devons nous demander s’il est judicieux de la maintenir».

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L’hypothèse du ministre est donc que l’ONU revoie les règles d’engagement, car «celles actuelles n’assurent pas la sécurité des contingents, il suffit de regarder la situation et les attaques quotidiennes». Fin octobre, Crosetto avait notamment rendu visite au contingent italien de l’opération «Léonte XXXIV», peu après qu’un missile dévié ait touché le quartier général de la mission (FINUL) à Naqoura, à onze kilomètres au sud de la base italienne.

«La résolution de l’ONU, a ajouté Crosetto en Israël, prévoit que dans la bande frontalière entre le Liban et Israël, il n’y a pas d’ennemis, ni d’un côté ni de l’autre ; Par conséquent, il n’y a aucune présence israélienne qui puisse menacer le Liban, mais de l’autre côté, il y a la présence du Hezbollah». En réfléchissant notamment sur ce point, le ministre s’est demandé «à quoi sert de maintenir une mission de l’ONU si elle ne fait rien pour atteindre son objectif ?».

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