(Rome, Paris, 02.11.2023). Les inquiétudes du directeur du FBI sont plus que partagées même en Europe, où historiquement de nombreux épisodes de terrorisme ont été enregistrés. Pendant ce temps, au Moyen-Orient, la situation devient encore plus tendue
« Nous pensons que les actions du Hamas et de ses alliés serviront d’inspiration comme nous n’en avons pas vu depuis que l’EI a lancé son soi-disant califat il y a plusieurs années. Ces dernières semaines, plusieurs organisations terroristes étrangères ont appelé à des attaques contre les Américains et l’Occident ». C’est en ces termes que le directeur du Federal Bureau of Investigation, Christopher Wray, s’est adressé à la commission sénatoriale de sécurité intérieure lors d’une audition sur les menaces mondiales pesant sur la sécurité des États-Unis.
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Et le directeur, en commentant la situation intérieure du pays, d’ajouter : « la réalité est que la menace terroriste a été élevée tout au long de l’année 2023, mais la guerre en cours au Moyen-Orient a porté la menace d’une attaque contre les Américains aux États-Unis à un tout autre niveau […] ; C’est une période d’inquiétude. Nous traversons une période dangereuse. Ce n’est pas le moment de paniquer, mais c’est le moment d’être vigilant », tel que rapporté par le quotidien «Formiche».
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Selon le directeur du FBI, à l’heure actuelle, le Hamas, comme d’autres groupes qui lui sont affiliés, n’a ni l’intention ni la capacité de mener des actions sur le sol américain, bien que si cette possibilité ne puisse être définitivement exclue. Tout comme il n’est pas exclu que l’Etat islamique (EI) et Al-Qaïda, voire le Hezbollah ou même l’Iran, ne décident de mener des opérations cybernétiques et/ou cinétiques au détriment des États-Unis et de leur population. Parmi les diverses menaces, celle que Christopher Wray conçoit comme la plus concrète est celle des loups solitaires, individus isolés ou de très petits groupes de deux/trois personnes qui, inspirés par les événements qui se déroulent au Moyen-Orient et ailleurs, décident d’accomplir, à leur petite échelle, des gestes considérés comme soutenant leur cause religieuse.
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Les préoccupations de Christopher Wary, qui s’adresse « particulièrement aux communautés juive, musulmane et arabe des Etats-Unis », sont également partagées par les agences de sécurité de l’autre côté de l’Atlantique, là où des épisodes similaires sont beaucoup plus fréquents que sur le continent américain, et où, à la suite des événements du 7 octobre de multiples attaques et/ou alertes ont été enregistrées dans différents pays. Suite aussi à la publication de déclarations hostiles, comme celle adressée à l’Italie par l’ancien ministre de la Santé du Hamas et actuel chef du Conseil des relations internationales de l’organisation à Gaza, Bassem Naïm. Invité d’une émission télévisée, le représentant du Hamas a déclaré que « malheureusement, le gouvernement italien a une fois de plus choisi le mauvais côté de l’histoire. C’est une erreur très grave qui fait de l’Italie l’une des parties de l’agression contre notre peuple ».
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La menace terroriste en Italie est considérée comme faible, selon ce qu’ont déclaré les autorités compétentes dans les jours qui ont suivi l’escalade militaire au Moyen-Orient, mais l’attention est néanmoins maintenue à un niveau élevé.
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Dans les heures qui ont suivi les attaques du 7 octobre, le dispositif d’observation et de contrôle a été renforcé, notamment vers des cibles jugées sensibles telles que les grandes infrastructures et les centres culturels, et les contrôles aux frontières ont été renforcés, dans le cadre d’une suspension temporaire du traité de Schengen.
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Une situation déjà délicate, alors que les nouvelles arrivant de l’étranger contribuent à la rendre encore plus instable. Suite à l’attaque du 31 octobre contre les terroristes qui se trouvaient dans le camp de réfugiés de Jabalya, dans le secteur nord de la bande de Gaza, qui a fait 145 victimes, le Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas (Abou Mazen), rival du Hamas, a annoncé une « journée de colère » dans le nord de la Cisjordanie pour le lendemain. La dernière fois, lorsque le Hamas qui l’avait invoqué, une escalade de la violence a été enregistrée tant au Moyen-Orient qu’en Europe. Cette fois encore, le risque est le même.