Le jour de la colère. Les risques de résurgence djihadiste en Israël (et au-delà)

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(Rome, Paris, 13.10.2023). Des actes de terrorisme ont eu lieu partout dans le monde suite à la proclamation par le Hamas d’une « journée de colère ». Les causes possibles et le risque d’escalade avec l’invasion de Gaza

« Jour de colère », définition programmatique. C’est le nom donné à la journée haut et fort invoquée par le Hamas pour demander le soutien du monde arabe et musulman contre les « forces d’occupation », comme on appelle les Israéliens, près d’une semaine après la monstrueuse attaque terroriste qui a définitivement modifié l’équilibre en Israël, écrit Lorenzo Piccioli dans le quotidien «Formiche».

Nombreux sont ceux qui ont répondu à l’appel, se pressant dans les rues et sur les places de Cisjordanie et d’autres endroits, comme en Jordanie. Mais la colère suscitée par le Hamas se manifeste aussi en dehors des frontières de la Terre Sainte et du Moyen-Orient, et fait suite à des épisodes d’émulation typiques de la contagion djihadiste.

Comme à Pékin, où un membre de l’ambassade d’Israël en Chine a été poignardé par des inconnus alors qu’il marchait dans la rue. Ou encore dans la ville française d’Arras, où un jeune d’une vingtaine d’années d’origine tchétchène s’est rendu dans son ancien lycée et, aux cris d’«Allah Akbar», a attaqué des membres du personnel de l’établissement scolaire, tuant un enseignant et blessant deux autres individus avant d’être arrêté et placé en garde à vue. Selon les informations fournies par les forces de sécurité, l’auteur de l’attaque était auparavant «fiché S», une étiquette figurant dans les dossiers des personnes présentant un risque élevé de radicalisation.

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Un épisode qui ressemble à celui d’octobre 2020, lorsque le professeur Samuel Paty avait été assassiné et décapité par son agresseur, qui avait décidé de le punir pour avoir montré (en classe) des caricatures du prophète Mahomet. Dans ce cas également, l’agresseur, Abdoullah Anzorov (qui sera ensuite éliminé par les forces de police), était un jeune homme d’origine tchétchène.

La question de la radicalisation des jeunes Nord-Caucasiens fait l’objet d’une attention particulière en France depuis un certain temps. Mais aussi en Italie, où il a également été abordé dans le rapport «The Silent Enemy» publié il y a quelques jours par Med-Or. Dans les pages du dossier, il est souligné que la guerre en Ukraine (où les partisans tchétchènes combattent pour les deux camps) et l’importante diaspora de la population tchétchène représentent d’importants facteurs de risque pour l’expansion du terrorisme islamique en dehors du Moyen-Orient.
Ce n’est pas un hasard si les pays européens ont renforcé leurs mesures de sécurité.

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Évidemment, l’Italie figure parmi ces pays : l’exécutif a en effet annoncé un renforcement des contrôles aux frontières et des mesures de sécurité à proximité des sites liés à l’Islam et à Israël (mais aussi dans les centres commerciaux et les sites culturels), avec une surveillance accrue des soi-disant combattants étrangers. Mais aussi du « risque d’émulation », et c’est en partie ce que vise le Hamas lorsqu’il lance le «Jour de la colère».

Ce qui est particulièrement effrayant sur le Vieux Continent, c’est le phénomène des loups solitaires, ces « loups solitaires » formellement détachés de toute organisation islamiste, mais qui, à la suite des événements rapportés par les médias, prennent la décision émotionnelle de vouloir contribuer à leur manière au Djihad, en organisant des actions aussi improvisées (et soudaines) qu’imprévisibles par les appareils de sécurité.

Un phénomène qui pourrait également avoir lieu en Terre Sainte même. Dans le passé, des individus affiliés à la cause du Djihad ont déjà commis des attaques à l’arme blanche contre des citoyens israéliens, donnant naissance à une tendance qui était alors définie comme «l’Intifada des couteaux». La crainte largement répandue à l’heure actuelle est que la proclamation du Hamas puisse provoquer une revitalisation des dynamiques à l’échelle mondiale, comme le démontrent les épisodes survenus en Asie (Chine) et en Europe (France).

Une situation qui pourrait encore s’aggraver à mesure que la réaction israélienne, qui semble désormais imminente ; L’avertissement israélien aux civils palestiniens d’évacuer Gaza dans les plus brefs délais suggère que la réponse, qui prendra certainement la forme d’une invasion à grande échelle de la bande de Gaza par les troupes de Tsahal (qui, ces heures-ci, finalise la mobilisation des réservistes), sera sévère. Une dureté visant à envoyer un signal important de la part du nouveau gouvernement d’union nationale israélien, mais qui pourrait provoquer une montée des violences djihadistes à travers le monde.