(Paris, Rome, 30.08.2023). Coups de feu dans la capitale, frontières fermées «jusqu’à nouvel ordre». La Farnesina (ministère italien des AE, Ndlr) appelle les Italiens, sur place, à la «prudence»
Au Gabon, un groupe d’une dizaine de militaires a annoncé dans un communiqué, lu sur le plateau de la chaîne de télévision publique Gabon 24, l’annulation des élections et la dissolution de « toutes les institutions de la République » de ce pays d’Afrique centrale. L’autorité électorale nationale venait d’annoncer la réélection, avec 64,27% des voix, pour un troisième mandat du président gabonais, Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 14 ans.
Les militaires : «Mettons fin au régime actuel»
L’opposition a immédiatement qualifié les élections de truquées. Le renversement du président mettrait fin aux 53 années de pouvoir de sa famille au Gabon. « Nous avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime actuel » provoqué par « un gouvernement irresponsable et imprévisible qui engendre une détérioration continue de la cohésion sociale qui risque de conduire le pays dans le chaos », a déclaré l’un des soldats apparus à la télévision, s’exprimant au nom du « Comité pour transition et la restauration institutionnelle ».
Fermeture des frontières du pays
A la suite de l’annonce du coup d’État, de violents coups de feu ont été signalés dans la capitale gabonaise, Libreville. L’armée a également décidé de « fermer les frontières jusqu’à nouvel ordre ».
La Farnesina appelle les Italiens à la prudence
Le ministère des Affaires étrangères suit de près la situation au Gabon et appelle les Italiens qui se trouvent dans le pays à la prudence. « La Farnesina suit l’évolution de la situation dans le pays. L’ambassade à Libreville est opérationnelle. Nous invitons nos compatriotes à la prudence. Pour toute urgence ou signalement, vous pouvez contacter notre Cellule de Crise au +39 06 36225 », écrit le ministère sur X.
La France suit «avec la plus grande attention» la situation
La France suit « avec la plus grande attention » la situation au Gabon où ce qui s’apparente à un coup d’Etat a visé ce mercredi le régime du président Ali Bongo, a déclaré la Première ministre Elisabeth Borne.
Devant les ambassadrices et ambassadeurs de France réunis à Paris, la cheffe du gouvernement a énuméré plusieurs crises récentes à laquelle la diplomatie française a été confrontée, «et désormais la situation au Gabon que nous suivons avec la plus grande attention», a dit Madame Borne.