(Paris, Rome, 04.06.2023). Contrairement au premier raid majeur sur Belgorod le 22 mai, le groupe rebelle a reconnu avoir rencontré une résistance farouche
Belgorod est-elle la nouvelle Bakhmout ? Manifestement oui. Les activités de guerre se sont intensifiées dans cette région aussi inconnue qu’importante pour Moscou et Kiev. À l’heure actuelle, des combats ont lieu entre les « saboteurs » et les forces russes dans le village de Novaya Tavolzhanka, dans la région russe frontalière avec l’Ukraine. Cela a été annoncé par le gouverneur de la région Vyacheslav Gladkov, cité par Tass. « Des groupes de sabotage et de reconnaissance se sont infiltrés. Des combats se déroulent sur Novaya Tavolzhanka. J’espère qu’ils seront éliminés », a-t-il écrit sur sa chaîne Telegram, comme le rapporte le quotidien italien «Il Gazzettino».
«Les événements de Shebekino, le district de la région de Belgorod en Russie, à la frontière avec l’Ukraine, où les russes pro-ukrainiens sont entrés aujourd’hui, doivent être considérés comme l’avenir de la Russie. Dans l’exemple d’une petite ville nous observons la fin de l’ère de la stabilité de Poutine et la condamnation de vingt ans de parodie par une main forte, une main voleuse».
C’est ainsi sur Twitter, s’est exprimé le conseiller du président ukrainien Mykhailo Podolyak. «Les Russes devraient regarder de plus près… Chaos, absence de gouvernance (fonctionnaires en fuite), bombardement total de quartiers résidentiels par l’armée russe, pillages de masse, extorsion d’argent pour l’évacuation, violences de toutes sortes, anarchie des gangs criminels, impuissance … Et le plus important, une ignorance totale de l’information. Après tout, ce qui n’a pas été montré à la télévision n’existe pas, n’est-ce pas ? », Conclut Podolyak.
Des unités du district militaire russe occidental et du service des frontières « ont déjoué une tentative de saboteurs ukrainiens de traverser une rivière près de Novaya Tavolzhanka et de s’infiltrer dans la région de Belgorod ». Le ministère russe de la Défense l’a rapporté aujourd’hui, précisant qu’«un obus d’artillerie a été lancé contre eux, les forçant à battre en retraite», rapporte l’agence «Tass».
Une résistance acharnée
Contrairement à la première incursion majeure sur Belgorod le 22 mai, le groupe rebelle a reconnu avoir rencontré une résistance farouche. «Nous avons des combats actifs à la périphérie du village de Novaya Tavolzhanka. Malheureusement, il y a des légionnaires blessés, mais la liberté se gagne avec le sang », a déclaré la légion dans un communiqué. « Tous les blessés ont déjà été transportés à l’hôpital ».
La légion a publié des vidéos de combattants se cachant derrière un mur en briques et un char manœuvrant dans ce qui serait Novaya Tavolzhanka. Une autre vidéo montrait de la fumée s’élevant au-dessus d’une ville censée être Shebekino. Il n’a pas été possible de confirmer ces affirmations de manière indépendante.
Selon la «Rai News», la « Légion » et le « Corps des volontaires », ont publié une déclaration vidéo commune sur Telegram, accusant le gouverneur Gladkov de ne pas s’être présenté au rendez-vous proposé dans la journée, pour la remise de deux prisonniers. Ces derniers, ont précisé les insurgés plus tard, seront remis au groupe des forces armées de Kiev chargé des échanges de prisonniers.
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Lors du premier raid en mai, un deuxième groupe rebelle lié à l’extrême droite, le Corps des volontaires russes, a déclaré avoir été impliqué dans ce blitz. Cette fois, le corps a publié une vidéo montrant deux combattants dans des bois disant qu’ils faisaient de la reconnaissance et que leurs collègues découvriraient bientôt le plan.
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Les autorités russes ont déclaré jeudi avoir repoussé l’incursion des rebelles, tuant 50 d’entre eux, mais les rebelles ont déclaré qu’ils étaient toujours fortement impliqués dans les combats vendredi. Le gouverneur de Belgorod, Vyacheslav Gladkov, a déclaré le même jour que deux personnes avaient été tuées et deux autres blessées par des bombardements ukrainiens vendredi.
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Ce qui se passe
Le 1er juin, les unités partisanes de la Légion « Liberté de la Russie » et du « Corps des volontaires russes » ont annoncé le début de la deuxième phase de l’opération spéciale visant à libérer la Fédération de Russie de Poutine. Les soldats ont mené une bataille de chars près de la ville de Shebekino (région de Belgorod, ndlr) et ont tiré sur les forces de sécurité du ministère de la Défense de la Fédération de Russie depuis «Hradiv».
Le Centre national de la résistance a rapporté aujourd’hui que le ministère russe de la Défense avait envoyé des forces spéciales d’élite pour une « confrontation » avec des insurgés dans la région de Belgorod. Il s’agit de l’unité 322 du centre Senezh des forces d’opérations spéciales russes. La Fédération de Russie aurait retiré «par crainte» toutes les tâches opérationnelles de cette unité afin de l’engager contre les forces de guérilla à Shebekino.
L’action de Prigozhin
Le fondateur du groupe Wagner, Evgueny Prigozhin, a annoncé l’entrée de ses mercenaires sur le territoire de la région de Belgorod afin de « sauver » les Ukrainiens de souche.
Il a menacé le ministère de la Défense de la Fédération de Russie qu’il irait au combat si les troupes russes n’y rétablissaient pas l’ordre dans la zone.
« Si le ministère de la Défense ne met pas fin à l’arbitraire qui continue d’occuper les territoires de la Fédération de Russie dans un avenir proche, nous viendrons dans la région de Belgorod et protégerons notre peuple russe », a déclaré Prigozhin qui a également précisé que le « peuple russe » au sens où il l’entendait, était composé de Russes, de Daghestanais, de Tchétchènes, ainsi que des Ukrainiens de souche. Selon lui, il n’a pas besoin de l’autorisation du chef du ministère de la Défense de la Fédération de Russie, Choïgou, pour mener à bien la «mission» en question : «Nous n’attendrons pas d’invitation ni ne demanderons d’autorisation. La seule chose est que nous allons demander des munitions, sans lesquelles il ne sert à rien de venir».
Moscou: le plan des saboteurs pour entrer dans Belgorod a échoué
Des unités du district militaire russe occidental et du service des frontières « ont déjoué une tentative des saboteurs ukrainiens de traverser une rivière près de Novaya Tavolzhanka et de s’infiltrer dans la région de Belgorod ». Le ministère russe de la Défense l’a rapporté aujourd’hui, précisant qu’«ils ont été visés par un obus d’artillerie, les forçant à battre en retraite», comme rapporté par Tass.