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Le mystère des combats à Belgorod

(Rome, Paris, 22.05.2023). Pour le Kremlin, les forces de Kiev ont pénétré dans la région frontalière russe. Mais l’Ukraine dément : «Ce sont des miliciens russes»

Un « groupe de saboteurs » de l’armée ukrainienne a pénétré dans le district de Graivoron, dans la région russe de Belgorod, à la frontière avec l’Ukraine. Cela a été dénoncé par le gouverneur de la région, Vyacheslav Gladkov, assurant que l’armée et les forces de sécurité russes prennent des mesures pour repousser l’incursion, comme le rapporte l’agence italienne «AGI».

« Le but du sabotage ukrainien dans la région de Belgorod est de détourner l’attention sur la situation à Bakhmout », a souligné le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, depuis Moscou, selon l’agence «Tass», ajoutant que le président russe Vladimir Poutine a été informé de la tentative du raid.

« Le ministère de la Défense, le FSB et le service frontaliers ont tenu Poutine informé d’une tentative d’intrusion de saboteurs ukrainiens dans la région de Belgorod », a déclaré Peskov. « Les forces russes s’emploient à expulser le groupe de saboteurs ukrainiens du territoire de la Fédération de Russie et à le détruire. Il y a suffisamment de forces et de moyens », a assuré le porte-parole.

Selon les renseignements de Kiev, en revanche, une opération menée exclusivement par des miliciens russes est en cours. Pour le représentant des services de renseignement de Kiev, Andriy Yousov, cité par la presse ukrainienne, « aujourd’hui, le Corps des volontaires russes et la Légion «Liberté pour la Russie», composés de citoyens de la Fédération, ont lancé une opération visant à libérer ces territoires de la région de Belgorod du soi-disant régime de Poutine et repousser l’ennemi afin de créer une certaine zone de sécurité pour la protection de la population civile ukrainienne ».

« L’Ukraine observe les événements avec intérêt et analyse la situation. Comme vous le savez, les chars sont vendus dans n’importe quel magasin militaire russe et les groupes de guérilla clandestins sont composés de citoyens russes », a écrit dans un tweet Mykhailo Podolyak, conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Rétablissement de l’électricité à la centrale nucléaire de Zaporizhia

La centrale nucléaire de Zaporizhia est à nouveau connectée au réseau électrique, après une panne de courant survenue ce matin qui a contraint les générateurs diesel de secours à se mettre en marche. Cela a été rapporté par la chaîne de télévision publique ukrainienne «Suspilne», citant la compagnie d’électricité «Ukrenergo». «La centrale a perdu ce matin son alimentation en électricité externe pour la septième fois au cours du conflit, l’obligeant à s’appuyer sur des générateurs diesel de secours ; la situation de sûreté nucléaire de la centrale est extrêmement vulnérable. Nous devons nous mettre d’accord pour protéger la centrale, maintenant ; cette situation ne peut pas durer », a averti le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi, dans un tweet.

France : pour les F-16 rien n’est exclu, la priorité est désormais à la formation des pilotes ukrainiens

« La France est prête avec nos partenaires européens à participer à la formation des pilotes ukrainiens. Cela prendra plusieurs mois. Aujourd’hui, les besoins de l’Ukraine sont les munitions, les véhicules et du soutien. Nous fournissons tout cela, nous avons un nouveau paquet préparé par le Président de la République et le président Zelensky, et nous tenons nos promesses. La France a livré dans les délais et de manière ordonnée tout ce qu’elle avait décidé de livrer », a déclaré la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna à son arrivée au Conseil des affaires étrangères de l’UE.

« Plusieurs mois sont nécessaires pour former les pilotes et ensuite prendre les décisions qui n’ont pas encore été prises. Donc, rien n’est exclu, il n’y a pas de tabous, mais nous en sommes au stade de la formation et d’une proposition de formation coordonnée entre partenaires européens et alliés », a-t-elle ajouté à propos du calendrier de la livraison des chasseurs F-16.

Borrell : la discussion sur les sanctions toujours en cours  

Lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE, « nous aborderons la question de l’Ukraine et discuterons du nouveau paquet de sanctions de l’UE et de la nécessité d’une nouvelle tranche de la facilité de paix européenne » et « nous commencerons à travailler sur l’application de la décision du G7 » concernant « de nouveaux types de sanctions contre la Russie ». C’est ce qu’a déclaré le haut représentant pour la politique étrangère, Josep Borrell, à son arrivée au Conseil des affaires étrangères de l’UE. « Il n’y a pas que les problèmes de la Hongrie, ce nouveau paquet de sanctions contient divers aspects dont certains pays veulent discuter », a ajouté Borrell, commentant les négociations qui n’ont pas encore abouti à l’approbation du paquet.

Le groupe Wagner : hors de Bakhmout d’ici le 1er juin

Le chef du groupe de mercenaires Wagner, Evgueny Prigozhin, a promis de céder entièrement le contrôle de la ville de Bakhmout aux forces russes d’ici le 1er juin. « Wagner quittera Artemovsk (le nom de Bakhmout sous l’ère soviétique) du 25 mai au 1er juin », a-t-il déclaré dans un message sur Telegram, en utilisant l’ancien nom de la ville qui célébrait un héros soviétique.

Prigozhin a annoncé samedi qu’il avait repris Bakhmout mais Kiev affirme qu’il en contrôle toujours une partie et continue de progresser dans ses banlieues.

Kiev, la Crimée est à nous, la libérer est une obligation

« La Crimée est une partie indiscutable et inséparable de l’Ukraine. Elle l’était, l’est et le sera. La libération de la Crimée par n’importe quelle force et moyen militaire est le seul moyen rationnel de mettre fin à «l’agression russe» et de ramener le monde au droit international. C’est une obligation et une nécessité directes pour l’Ukraine aujourd’hui », a déclaré Mykhailo Podolyak, conseiller présidentiel ukrainien, répondant indirectement à l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoly Antonov, qui avait averti Washington de ne pas «bénir les frappes aériennes de Kiev contre la péninsule», occupée et annexé par la Russie en 2014.

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