Afghanistan: les talibans déplacent des pièces d’artillerie et des blindés près de la frontière avec l’Iran (Vidéo)

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(Paris, Rome, 28.05.2023). Ces derniers jours, la tension s’est intensifiée entre l’Iran et l’Afghanistan au sujet de la gestion partagée du bassin du fleuve Helmand, réglementée par un traité signé par les deux pays en 1972

Les talibans déplacent de l’artillerie et des véhicules blindés près de la frontière avec l’Iran suite à la fusillade qui a fait hier au moins trois morts et plusieurs blessés. C’est ce qui ressort de certaines vidéos mises en ligne, comme le rapporte l’agence «NovaNews».

Hier, un porte-parole des talibans et des médias iraniens avaient confirmé la mort de deux membres des gardes-frontières iraniens et d’un taliban, sans expliquer les raisons qui ont conduit aux affrontements. Ces derniers jours, une escalade des tensions a eu lieu entre les deux pays au sujet de la gestion partagée du bassin du fleuve Helmand, réglementée par un traité signé par les deux pays en 1972.

L’accord prévoit que Kaboul cède 820 millions de mètres cubes d’eau fluviale à Téhéran chaque année, mais la République islamique affirme n’avoir reçu que 2 millions de mètres cubes. L’Iran accuse donc l’Afghanistan de refuser de céder la part convenue, suite à la construction des barrages de Khajiki et de Kamal Khan, qui ont détourné le cours du fleuve. Le gouvernement taliban a toutefois refusé de répondre aux demandes de l’Iran, sous prétexte d’une pénurie d’eau dans le lit du fleuve. En revanche, Téhéran affirme que les photographies aériennes du fleuve prouvent le contraire. Le président de la République islamique, Ebrahim Raïssi, a récemment mis en garde les autorités afghanes, les exhortant à reconnaître le droit d’accès aux ressources en eau de la population de la province iranienne du Sistan et Baloutchistan, qui souffre d’une grave pénurie, mais Kaboul n’a montré aucun signe de volonté d’engager le dialogue.