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La Lettonie verrouille ses côtes. Des missiles anti-navires sur la Baltique

(Rome, 07.05.2023). La Lettonie verrouille ses côtes. Le gouvernement de Riga a approuvé l’achat de missiles anti-navires « Naval Strike Missile » : un instrument qui, comme l’a expliqué la ministre de la Défense Ināra Mūrniece, « renforcera considérablement la défense de la côte lettone ».

Le gouvernement letton rejoint ainsi le club de l’OTAN composé du Canada, de l’Allemagne, de la Norvège, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, de la Roumanie et des Etats-Unis qui utilisent déjà ce système. Les missiles permettent d’atteindre une cible distante d’environ 185 kilomètres aussi bien en mer, un scénario pour lequel ils ont été conçus, que sur terre. Riga devrait les recevoir d’ici 2025 mais, comme le souligne également son ministère de la Défense, une période de formation sera nécessaire, au cours de laquelle les Etats-Unis joueront un rôle fondamental, en fournissant non seulement des instructeurs pour l’utilisation de ce système, mais aussi pour la maintenance, rapporte le quotidien «Inside Over».

Pour la Lettonie, il s’agit d’un développement important, notamment à la lumière de l’importance que la Baltique a prise et continuera de prendre dans les années à venir avec le regain de tension avec la Russie. Le pays, comme le reste de ses voisins et au-delà, a depuis longtemps décidé d’augmenter ses dépenses en matière de défense (qui atteindront 2,5% du PIB dans les deux prochaines années), comme l’a également exigé l’Alliance atlantique. Et cette augmentation des dépenses militaires va de pair avec un profond renouvellement des capacités de guerre du pays, notamment d’un point de vue technologique.

L’OTAN, avec plusieurs missions dans la région, fournit une protection dans les domaines où les défenses des pays baltes ne peuvent avoir leur propre indépendance. Mais il est dans l’intérêt de Bruxelles, de Washington et des chancelleries de l’Est de renforcer ces capacités dans la perspective d’un réajustement nécessaire des forces atlantiques après la rupture avec Moscou provoquée par l’invasion de l’Ukraine.

Les missiles de frappe navales s’inscrivent pleinement dans cette logique, notamment parce que le programme de missiles des Forces armées lettones vise précisément à développer des capacités dans tout ce secteur : non seulement la défense anti-navires, mais aussi pour la défense aérienne et d’artillerie.

En ce qui concerne les côtes, la question est fondamentale, comme prévu, compte tenu de l’intérêt de plus en plus actif de l’OTAN (et donc forcément de la Russie) pour ce qui se passe en mer Baltique. Cette zone, en effet, comme l’ont démontré les événements d’actualité les plus récents, est pertinente non seulement en tant que passage obligé pour la flotte russe (qui dispose de l’enclave de Kaliningrad), mais aussi pour les éventuelles opérations qui pourraient avoir lieu dans le cadre d’un conflit de faible intensité ou plus ou moins obscur, qui pourrait affecter les infrastructures et les réseaux qui traversent cette mer ; Du gaz à l’électricité en passant par les câbles de télécommunications, les navires et les terminaux méthaniers, la Baltique assume un rôle central dans l’approvisionnement de tous les pays de la zone, mais aussi pour les intégrer dans un système totalement indépendant des connexions avec la Russie. L’élimination de la menace maritime devient alors un sujet de première importance à l’agenda des pays, dans lesquels la crainte d’une guerre entre les deux blocs est fortement inscrite.

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