(Rome, Paris, 27.04.2023). Les Forces de soutien rapide soudanaises (FSR), les milices dirigées par le général Mohamed Hamdan Dagalo alias «Hamidati», ont menacé de frapper des barrages sur le Nil, en réponse aux raids lancés par les Forces armées soudanaises. Cela a été rapporté par des sources de l’agence italienne «Nova News», selon lesquelles parmi les objectifs des FSR figure le barrage de Roseires (construit en 1966 sur le Nil Bleu), avec des réserves égales à 7 milliards de mètres cubes d’eau.
Ce sont notamment les dirigeants des mercenaires soudanais Janjawid, alliés des FSR, qui ont envoyé des messages aux personnalités politiques soudanaises dans lesquels ils menaçaient de frapper l’ensemble de l’infrastructure. Pour Abbas Sharaki, professeur de ressources en eau à l’Université du Caire, cibler les barrages représente une « opération suicide » ainsi qu’une possible « catastrophe » pour ceux qui bénéficient de ces infrastructures. En effet, a expliqué le professeur égyptien à l’agence italienne, de telles opérations pourraient mettre en danger la vie de milliers de personnes, provoquant une vague de famine et détruisant des habitations près du Nil.
C’est pourquoi, a ajouté Sharaki, la communauté internationale devrait accorder plus d’attention au conflit en cours au Soudan, compte tenu des répercussions sur la sécurité alimentaire au niveau régional. Comme le rappelle le professeur de l’Université du Caire, déjà en 2020 l’effondrement d’un barrage au Soudan, considéré alors comme faible et aux structures délabrées, avait entraîné le déplacement de milliers de Soudanais et la destruction de 600 maisons.