(Rome, 19 octobre 2022). «L’armée assurera l’évacuation des civils en toute sécurité. Nos futurs plans et actions concernant la ville de Kherson dépendront de l’émergence de la situation militaro-tactique»
La situation au front est « tendue » et « des décisions difficiles ne sont pas à exclure. C’est ce qu’a déclaré le commandant des forces russes engagées dans l’opération spéciale en Ukraine, Sergueï Sourovikine, dans une interview accordée à « Rossija 24 » et rapportée par l’agence italienne «Nova News», confirmant que les civils de la région de Kherson seront « évacués » de la ville.
A lire : Qui est le nouveau commandant des forces russes en Ukraine
« L’ennemi continue d’attaquer les positions des forces russes. La suite des actions à Kherson dépendra de l’évolution tactique et militaire de la situation, ce qui n’est pas facile. Des décisions difficiles ne peuvent être exclues », a-t-il déclaré. « En général, la situation dans la zone où se déroule l’opération militaire spéciale peut être décrite comme tendue. L’ennemi n’a pas renoncé aux tentatives d’attaque des positions des troupes russes. En particulier, je fais référence à Koupyansk, Krasnolimansk et Nikolaev-Kryvyi Rih », a dit Sourovikine. « L’ennemi est un régime criminel qui pousse les citoyens ukrainiens à la mort. Les Ukrainiens et moi-même formons un peuple et nous ne voulons qu’une chose : que l’Ukraine soit indépendante de l’Occident et de l’OTAN, et qu’elle soit un Etat ami de la Russie », a ajouté le général. Selon lui, l’armée ukrainienne tente de percer les défenses russes. « Pour y parvenir, les forces armées ukrainiennes mettent au premier plan tous les réservistes disponibles. Fondamentalement, il s’agit de forces de défense territoriale qui n’ont pas suivi de cours de formation. De cette manière, la direction ukrainienne les condamne à mort », a déclaré le général russe, selon qui « ces unités ont le moral au plus bas ».
« L’ennemi vise délibérément les infrastructures et les bâtiments résidentiels de Kherson. Les attaques menées avec le système de missiles Himars ont endommagé le pont Antonovsky et le barrage de la centrale hydroélectrique Nova Kachovka. En conséquence, la livraison des denrées alimentaires est devenus difficile dans la ville, et il existe quelques problèmes d’approvisionnement en eau et en électricité », a déclaré Sourovikine. Tout cela, non seulement complique considérablement la vie des citoyens, mais crée également une menace directe pour leur vie, a noté le général. « La direction de l’OTAN des forces armées ukrainiennes exige depuis longtemps de mener des opérations offensives en direction de Kherson, indépendamment des éventuelles pertes, tant dans les forces armées ukrainiennes que parmi la population civile », a déclaré Sourovikine. « Nous avons des informations selon lesquelles le régime de Kiev utilise des méthodes de guerre interdites dans la zone de Kherson et sur la préparation par Kiev d’une attaque massive aux missiles contre le barrage de la centrale hydroélectrique de Nova Kachovka et d’un lancement d’une attaque massive aux missiles et à l’artillerie contre la ville. Ces actions peuvent conduire à la destruction des infrastructures d’un grand centre industriel et à de graves pertes civiles », a souligné le général.
Selon Sourovikine, dans ces conditions, la priorité est de préserver la vie et la santé des civils. « Par conséquent, l’armée assurera d’abord l’évacuation en toute sécurité, déjà annoncée, de la population dans le cadre du programme de redéploiement préparé par le gouvernement russe. Nos plans et actions futurs concernant la ville de Kherson elle-même dépendront de l’émergence de la situation militaro-tactique. Je le répète : la situation est déjà très difficile aujourd’hui », a déclaré Sourovikine. « En tout état de cause, comme je l’ai déjà dit, nous partirons de la nécessité de préserver au maximum la vie de la population civile et celle de nos militaires. Nous agirons consciemment, en temps utile, sans exclure l’adoption de décisions difficiles », a conclu le général russe.