France : les cloches des Eglises vont sonner ce mercredi à 19h30. Les citoyens sont invités à allumer une bougie

0
609

Roma (24 mars 2020). Vers une Pâques inédite ! L’espérance est le carburant qui fait avancer les humains, et quelle meilleure espérance que d’allumer un cierge sur sa fenêtre en ce mercredi 25 mars, jour de l’Annonciation, fête désormais célébrée non seulement par les Catholiques, mais dans certains pays par une partie des Musulmans aussi, comme au Liban.

Une bougie aux fenêtres « en signe d’espérance »

Les catholiques, mais plus généralement les Français, sont également invités à mettre une bougie à leur fenêtre, « en signe d’espérance » et une marque de communion de pensée et de prière avec les défunts, les malades et leurs proches, avec tous les soignants et tous ceux qui rendent possible la vie de ce pays. Un cierge qui représente la lumière qui illumine notre chemin individuellement et collectivement.

L’épidémie de Covid-19 en cours vient complètement perturber nos prévisions et nos divertissements. Il faut accepter cette situation. Ce n’est pas la fin du monde, mais la fin d’un monde qui roulait dans un emballement total. Nous sommes les témoins d’un violent coup de frein qui doit nous faire réfléchir. Le monde, avouons-le, ne pouvait pas continuer à ce rythme-là… Il y a dans cette épidémie un avertissement et non un châtiment divin. Cet avertissement, il faut le prendre au sérieux.

Comme Saint Joseph, serons-nous prêts à répondre à tout ce que Dieu nous demandera ? « Nous voulons ainsi manifester notre solidarité avec notre Nation toute entière, porter notre humanité à la fois très forte et fragile devant Dieu ce moment très spécial de son histoire » a expliqué Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France. « Ce sera aussi l’expression de notre désir que la sortie de l’épidémie nous trouve plus déterminés aux changements de mode de vie que nous savons nécessaires depuis des années » poursuivent les représentants de l’Eglise catholique en France.

Dans cette période de confinement historique, nous sommes appelés à un sursaut pour bâtir le Jour d’après. Les modes de vies confortables – et soi-disant aseptisés – dans lesquels nous nous étions installés, nous donnaient l’impression de tout maîtriser, de tout dominer, si facilement.

Les conséquences de cette pandémie nous révèlent pourtant la fragilité de notre humanité : étions-nous toujours prêts à accueillir cette vérité implacable ? « Tenez-vous prêts », nous dit Jésus (Saint Matthieu 24,32). Ce commandement du Christ nous interpelle et nous taraude jusqu’au plus profond de nos cœurs d’hommes.

Une autre chose nous saisit, au cœur du vide insolite de nos cités habituellement surpeuplées : la présence tragique de personnes sans domicile fixe – si vulnérables – errant dans l’attente de trouver ceux qui prendront soin d’eux.

Serons-nous prêts à entendre ces enfants qui auront été soumis à la violence de leurs parents exaspérés, ces femmes qui auront subi la brutalité de leurs conjoints dans des logements exigus dont elles ne pourront sortir, ces hommes qui se seront réfugiés dans l’alcool ou la pornographie pour occuper leurs journées désœuvrées ?

Au milieu des surenchères médiatiques, des relativisations masquant des angoisses non-avouées et au cœur des négligences coupables face aux risques de contagion, quelle sera notre place en tant qu’hommes, en tant que chrétiens ?

Participer à la naissance d’un autre monde

Durant ces longues semaines, comment nous préparerons-nous aussi au jour d’après ? En effet, une mission inédite est en train de naître, une vocation nouvelle est en train de surgir de manière prophétique : participer à la naissance d’un autre monde. Oui, toutes ces souffrances – si rudes soient-elles – sont en effet celles d’un enfantement… Serons-nous ces hommes qui fuient devant la douleur des naissances, ou bien répondrons-nous présents à ce rendez-vous de l’histoire sainte de l’humanité ?

Ces circonstances nous poussent à réinventer nos manières de nous parler, de nous écouter, de travailler, de nous déplacer, de consommer, de gouverner, de pratiquer notre foi, mais de vivre aussi, tout simplement. Il est temps de préparer cela, lors cette retraite imposée, au cours de ces longues semaines, dans nos maisons.

Léa P.