Irak: manifestations rivales sur fond de tensions politiques

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Illustrant le bras de fer qui déchire l’Irak, les rivaux politiques de Moqtada Al Sadr ont manifesté par milliers ce lundi 1er août à Bagdad, au moment où les partisans du puissant leader chiite poursuivaient leur sit-in au Parlement.

La tension est montée d’un cran en Irak après le rejet par Moqtada Al Sadr du candidat au poste de Premier ministre présenté par ses adversaires, les factions chiites pro-Iran qui forment l’influent Cadre de coordination. Trublion de la vie politique, le puissant leader chiite a démontré qu’il était capable de mobiliser les foules pour faire avancer ses pions : à deux reprises en quelques jours, ses partisans ont envahi le Parlement, y installant depuis samedi un campement.

C’est maintenant au tour de ses adversaires. Lundi après-midi, quelques milliers de manifestants ont envahi, l’espace de quelques heures seulement, une avenue menant à la Zone verte, secteur ultra-sécurisé abritant institutions gouvernementales, ambassades occidentales et où se trouve le Parlement. « Le peuple n’autorisera pas un coup d’État », pouvait-on lire sur les pancartes des nouveaux manifestants, qui ont brandi des drapeaux irakiens. La police a activé les canons à eau pour éloigner ceux d’entre eux qui ont tenté d’approcher un pont menant à la Zone verte, a constaté un correspondant de l’Agence France-Presse. Après un peu plus de deux heures, les partisans du Cadre de Coordination ont amorcé leur retrait, dans le calme.

Le Cadre de coordination a aussi multiplié les appels au dialogue pour résoudre la crise qui ne cesse d’empirer depuis les législatives d’octobre 2021. L’Iran, qui jouit d’une forte influence en Irak, a assuré ce lundi « respecter le choix du peuple irakien ». Pour le porte-parole de la diplomatie iranienne Nasser Kanani, « le dialogue est le meilleur moyen de résoudre les problèmes internes de l’Irak ».

Lundi, un proche de Moqtada Sadr a également appelé à des rassemblements en fin d’après-midi dans les provinces d’Irak. Ils étaient des centaines à avoir répondu à l’appel dans le sud majoritairement chiite, dans les villes de Nassiriya, Bassora et Kout, selon des correspondants de l’AFP.

Au Parlement, quelques milliers de manifestants sadristes restaient mobilisés, brandissant drapeaux et portraits de Moqtada Sadr, a constaté une correspondante de l’AFP. Dansant dans le hall principal, ils scandaient « Voici les soldats du fils du Sayyed », en allusion à Moqtada Sadr et son titre de descendant du prophète. À l’entrée du Parlement, des hommes fouillaient les nouveaux venus tandis que plusieurs tentes ont été montées dans les jardins.

(Radio France Internationale)