Irak: des manifestants pro-Sadr occupent le Parlement à Bagdad

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Pour la deuxième fois en quelques jours, des partisans de l’influent leader politique chiite Moqtada Sadr ont envahi samedi le Parlement irakien, après avoir pénétré dans l’ultra-sécurisée zone verte de Bagdad, lors d’une nouvelle journée de protestation dans un pays secoué par une nouvelle crise politique.

Brandissant des drapeaux irakiens, des portraits de Moqtada Sadr et des drapeaux aux insignes religieux, des centaines de manifestants se pressaient dans le hall d’entrée du Parlement avant de pénétrer dans l’hémicycle, ont rapporté des journalistes de l’AFP sur place. Mercredi déjà, des manifestants avaient brièvement occupé le Parlement. À l’intérieur du bâtiment, les manifestants déambulaient dans l’hémicycle en faisant le signe de la victoire et en prenant des selfies, dans une ambiance bon enfant. Cette fois, ils ont indiqué dans un communiqué qu’ils occuperaient le Parlement jusqu’à nouvel ordre.

L’impasse politique est totale en Irak, qui attend toujours la nomination d’un nouveau président et d’un Premier ministre, dix mois après les législatives d’octobre 2021. Faiseur de roi et trublion de la scène politique, Moqtada Sadr a lancé une campagne de pression maximale contre ses adversaires, rejetant leur candidat au poste de chef du gouvernement.

Samedi matin, plusieurs milliers de manifestants rassemblés devant un pont de Bagdad ont escaladé des blocs en béton érigés successivement pour bloquer la voie et des centaines d’entre eux sont parvenus à pénétrer par la suite dans la zone verte, après avoir franchi le pont de la République. À l’entrée de cette zone, les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes pour éloigner les contestataires et des canons à eaux ont été activés.

Les manifestants dénoncent la candidature au poste de Premier ministre de Mohamed Chia al-Soudani, jugé proche de l’ancien chef du gouvernement Nouri al-Maliki, ennemi historique de Moqtada Sadr.

Ancien ministre et ex-gouverneur de province âgé de 52 ans, Mohamed Chia al-Soudani est le candidat du « Cadre de coordination », alliance de factions chiites pro-Iran regroupant la formation de l’ancien Premier ministre Nouri al-Maliki et les représentants du Hachd al-Chaabi, ex-paramilitaires intégrés aux forces régulières.

S’il a aujourd’hui décidé de maintenir la pression sur ses adversaires, Moqtada Sadr leur avait pourtant laissé la tâche de former un gouvernement, faisant démissionner en juin ses 73 députés : ils représentaient la première force au sein du Parlement de 329 députés.