Comment l’OTAN et la Russie se réorganisent après le sommet de Madrid

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(Rome, Paris, 09 juillet 2022). L’une des conséquences les plus récentes du sommet de l’OTAN tenu à Madrid, sera la restructuration des commandements de forces interarmées (JFC) à Brunssum (Pays-Bas) et à Naples (Italie)

Comme nous le savons, les deux quartiers généraux ont mis en place le commandement opérationnel des unités dites de la Force de réaction de l’OTAN, tant pour la zone qui couvre le nord que celle du sud de l’Europe.

Le nouveau modèle d’organisation sera construit grâce à la contribution d’environ 200 agents qui tenteront de l’adapter aux nouvelles exigences, selon le décryptage de Giuseppe Gagliano dans le quotidien italien «Start Magazine».

Alors que les unités de la Force de réaction rapide ne disposaient pas d’infrastructure militaire permanente, jusqu’à présent, cette dernière est attendue avec ce nouveau modèle en cours de développement. Il est clair que les premiers pays qui bénéficieraient de cette réforme ne peuvent être que l’Estonie, la Pologne et la Roumanie. Cette nouvelle restructuration devrait être achevée d’ici 2023.

Mais si l’OTAN songe à se restructurer, la Russie ne reste certainement pas les bras croisés, notamment face à la menace qui pèse sur l’intégrité territoriale de Kaliningrad. En effet, entre les 24 et 25 juin, le président russe et son ministre de la Défense ont discuté des mesures nécessaires pour prévenir cette possibilité. Parmi les propositions qui ont émergé de cette réunion, l’une des plus importantes était certainement celle relative à la nécessité de fournir des missiles Iskander à la Biélorussie. En outre, cette réunion a également permis de planifier des exercices militaires conjoints qui devraient être menés près de la frontière lituanienne avec les forces armées biélorusses.

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Une autre problématique abordée lors de cette réunion était la prise de conscience de la part des dirigeants russes d’éviter que l’OTAN ne fasse recours à l’article cinq au cas où les forces armées russes tentaient une invasion militaire de la Lituanie. Mais bien sûr, cela ne peut être considéré qu’une hypothèse de travail et certainement pas comme une certitude.

En effet, il convient de noter qu’Alexandre Loukachenko a souligné que toute action de défense de la Lituanie contre la Russie équivaudrait à une déclaration de guerre qui justifierait une réponse militaire immédiate de la Russie.

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Tout cela montre qu’à l’heure actuelle, la question lituanienne est la plus importante d’un point de vue stratégique. Il faut en effet souligner que du côté russe, l’actuel gouvernement lituanien, dirigé par la première ministre Ingrida Simonyte, est perçu comme un allié dangereux de l’OTAN.