Imran Khan est le premier Premier ministre de l’histoire du pays à tomber à la suite d’une motion de censure, votée par 174 voix. Le vote intervient après une crise de la majorité précédente, que Khan a attribuée à une ingérence étrangère, et après une intervention de la Cour suprême
Shehbaz Sharif a été élu lundi Premier ministre du Pakistan, lors d’un vote à l’Assemblée nationale déclenché par la chute ce weekend de son prédécesseur Imran Khan, renversé par une motion de censure.
Sharif « a été élu Premier ministre », en recueillant 174 votes sur les 342 sièges que compte l’Assemblée, a annoncé Sardar Ayaz Sadiq, le président par intérim de la chambre. La séance a été boycottée par la grande majorité des députés du parti de M. Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), qui ont aussi annoncé leur démission de l’Assemblée, à l’instar de l’ex-Premier ministre.
« Allah a sauvé le Pakistan aujourd’hui, grâce aux prières de millions de Pakistanais », a déclaré le nouveau chef du gouvernement. « C’est la victoire de la rectitude et le mal a été vaincu ».
Chef de la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N), M. Sharif prend à 70 ans la tête de cette république islamique de 220 millions d’habitants dotée de l’arme nucléaire. Il est le frère cadet de Nawaz Sharif, qui fut trois fois Premier ministre avant d’être destitué en 2017 pour corruption présumée et emprisonné, puis libéré deux ans plus tard pour raisons médicales, et qui vit depuis en exil au Royaume-Uni.
Il succède à Imran Khan, 69 ans, un ancien joueur vedette de cricket élu en 2018, devenu dimanche le premier chef de gouvernement pakistanais de l’histoire à chuter sur une motion de censure.
Il a reçu le soutien de la coalition qui avait voté la défiance envers M. Khan, composée notamment du Parti du peuple pakistanais (PPP) de Bilawal Bhutto Zardari et du petit parti religieux conservateur Jamiat Ulema-e-Islam (JUI-F) de maulana Fazlur Rehman.
Sa première mission sera de former un gouvernement à partir de cet attelage hétéroclite, la PML-N et le PPP ayant été rivaux pendant l’essentiel de leur histoire.
L’ex-ministre des Affaires étrangères, Shah Mehmood Qureshi, était le candidat du PTI à cette élection. Il n’a recueilli aucune voix, après avoir lui aussi démissionné, en dénonçant un « processus illégitime ». (TV5 Monde)