(Rome, Paris, 06 avril 2022). Joe Biden a annoncé de nouvelles sanctions économiques « dévastatrices » contre la Russie tandis que le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a souligné l’énorme soutien militaire apporté par Washington à l’Ukraine. « J’ai clairement indiqué que la Russie paierait cher, et immédiatement, ses atrocités à Boutcha. Aujourd’hui, avec nos alliés et partenaires, nous annonçons une nouvelle série de sanctions dévastatrices », a écrit le président des États-Unis sur Twitter, suivi au bout de quelques heures d’une mise à jour emblématique par Antony Blinken, comme le rapporte Federico Giuliani dans le quotidien italien «Il Giornale/Inside Over».
« Entre les États-Unis et d’autres alliés, pour chaque char russe en Ukraine, nous avons fourni, ou fournirons bientôt, dix systèmes antichars. Dix pour chaque char russe », a déclaré le secrétaire américain dans une interview accordée à la chaine NBC. Cette déclaration n’est certainement pas passée inaperçue au Kremlin. En effet, selon Interfax, le ministère russe de la Défense a fait savoir que des armes étrangères reçues par l’Ukraine ont été détruites dans la région de Kharkiv.
Au cours des dernières heures, à la suite des prétendus massacres de Boutcha, les États-Unis calibrent les prochaines mesures à prendre pour répondre à la Russie, de plus en plus dans l’œil du cyclone. Bien que Moscou continue de rejeter toutes les accusations de massacre, Blinken a augmenté la dose en spéculant que, dans les prochains jours, de nouvelles scènes macabres telles que celles découvertes à Boutcha pourraient émerger en Ukraine.
Blinken, les États-Unis et l’OTAN
« Je crains que ce que nous allons découvrir dans les jours et les semaines à venir en Ukraine, soit plus terrifiant que ce que nous avons déjà vu », a déclaré le secrétaire Blinken, faisant évidemment allusion à Boutcha. Quant aux relations entre l’OTAN et les États-Unis, selon le secrétaire, il y a eu ces derniers mois « une coopération extraordinaire ». « Nous continuons dans la même direction. Nous avions décidé trois choses avant le déclenchement de la crise : soutenir l’Ukraine, ce que nous faisons, mettre la Russie sous une pression extraordinaire, nous le faisons, et renforcer les défenses de l’alliance », a ajouté Blinken.
« L’élément important de tout ce que nous avons fait au cours des mois précédant l’agression russe contre l’Ukraine a été notre extraordinaire coopération, coordination et consultation, sur chaque élément de la réponse. Et c’est exactement ce que nous continuons à faire ici aujourd’hui et demain », a réitéré le secrétaire américain lors d’un point de presse en marge de la réunion ministérielle de l’OTAN.
Le poids des sanctions
Pour l’heure, le bloc occidental a utilisé deux outils pour faire renoncer Vladimir Poutine à ses objectifs sur le sol ukrainien : la fourniture d’une assistance à l’Ukraine – en envoyant du matériel, des armes et des produits de première nécessité – et l’imposition de sanctions économiques contre Moscou. Concernant ce dernier outil, Blinken a précisé qu’il existe encore des lacunes et que l’Alliance atlantique tente de les combler même si cela peut prendre du temps. En tout état de cause, a souligné le secrétaire américain, « les restrictions à l’exportation que nous avons imposées à la Russie auront un impact plus important au fil du temps ».
Quant à l’avenir de l’OTAN, Blinken a déclaré que nous sommes dans une période de « grande importance », non seulement « en ce qui concerne l’agression russe contre l’Ukraine, mais plus largement, du concept stratégique aux autres défis auxquels nous devons faire face en tant qu’Alliance ». « C’est donc un moment important pour nous d’être ensemble », a-t-il souligné. Enfin, Blinken a remercié Jens Stoltenberg pour ses paroles d’appréciation de « l’engagement américain » dans la situation ukrainienne.
A lire : Le Secrétaire de l’OTAN Jens Stoltenberg : «la guerre peut durer des mois, voire des années»
Biden, s’adressant à la Conférence nationale des syndicats de constructeurs (National Conference of Manufacturers’ Unions) à Washington, a plutôt déclaré que le conflit en Ukraine « est loin d’être terminé » et que « les États-Unis sont prêts à se tenir aux côtés de Kiev pendant longtemps ». Le président a rappelé l’envoi de nouvelles armes modernes à l’armée de Kiev, à commencer par les drones, et a souligné qu’aujourd’hui la fourniture de missiles antichars Javelin a été approuvée.