Le ministère de la Défense: «nos soldats sont déjà en Lettonie et en Roumanie»

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(Rome, Paris, 23 février 2022). Le ministre Lorenzo Guerini confirme les engagements de l’Italie envers l’OTAN et demande à la Russie de reculer. Pendant ce temps, le Pentagone renforce sa présence dans la Baltique

« L’OTAN et l’Union européenne ont travaillé et continuent de travailler sans relâche pour une solution politique. Les faits sont allés dans la direction opposée. Nous continuons cependant à croire que la voie diplomatique est la meilleure. Cela ne signifie pas qu’aucune réponse ferme n’est nécessaire ». Les paroles du ministre italien de la Défense, Lorenzo Guerini, au quotidien italien «Corriere della Sera», confirment que l’Alliance atlantique s’apprête à renforcer sa présence militaire le long de la frontière européenne. Et l’Italie fait également partie de ce processus de renforcement, qui s’est longtemps activé en engageant ses forces armées dans des opérations dans les pays baltes, en particulier en Lettonie et en Roumanie, en plus de sa présence navale entre la Méditerranée orientale et la mer Noire.

Pour Guerini, note Lorenzo Vita dans les colonnes du journal italien «Il Giornale», l’enjeu fondamental reste la possibilité de dresser une forme de dissuasion aux prochaines actions de Vladimir Poutine. La décision de reconnaître les républiques séparatistes de Donetsk et de Louhansk, les exercices organisés le long de la frontière entre l’Ukraine et la Biélorussie et l’entrée des premières forces russes en mission de maintien de la paix, ont représenté un tournant fondamental dans la perception du problème. Le président des États-Unis, Joe Biden, a réitéré que les services de renseignement américains considéraient ce qui se passe en Ukraine non pas comme un jeu qui s’est terminé avec l’acte formel de Poutine, mais comme le début d’une « invasion ». Un terme également réitéré par le sommet de l’Otan, où Jens Stoltenberg avait prévenu Moscou que l’Alliance avait déjà plus d’une centaine de navires et d’avions en alerte sur le front Est-européen et dans les mers entourant la Fédération de Russie.

« Les déclarations russes n’ont pas été suivies d’effets et les exercices en Biélorussie, qui devaient se terminer dimanche dernier, se sont poursuivis. Face à cette situation, l’OTAN maintient actifs ses mécanismes de dissuasion et de défense collective.

L’Alliance atlantique est et reste un instrument défensif, elle n’entend pas utiliser la clé de la confrontation militaire », a expliqué M. Guerini. « Nous continuons à demander à la Russie, poursuit le chef de la Défense, de faire un pas en arrière et de s’engager de bonne foi à contribuer à une solution politico-diplomatique ». Convaincu que, malgré la nostalgie impériale proclamée, une escalade de la situation n’est utile à personne, en premier lieu à la Russie ».

Entre-temps, ajoute Lorenzo Vita, les forces de l’OTAN et des États-Unis sont en mouvement. Hier, après l’annonce des sanctions de l’Union européenne, de Washington et du Royaume-Uni, le Pentagone a ordonné le déploiement de chasseurs F-35, d’hélicoptères d’assaut et des centaines de militaires en Allemagne, en Pologne et dans les pays baltes. Le président Biden a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il avait décidé de «renforcer l’alliance avec les pays baltes». Nous ne voulons pas nous battre contre la Russie mais nous défendrons tous les territoires de l’OTAN ». Le Canada a également donné l’ordre d’envoyer de nouveaux soldats en Lettonie. Tandis que depuis Berlin on parle d’un éventuel renforcement du contingent en Lituanie. A l’heure actuelle, nous parlons de scénarios très complexes et difficiles. L’Ukraine n’est pas un pays de l’OTAN, ce qui a permis une opération militaire qui n’a pas déclenché la défense collective atlantique. Le cas de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie est différent. Si d’une part, ils craignent d’être coupés de l’OTAN en cas de nouvelle incursion russe visant à blinder le «fossé» de Suwalki Gap (un corridor qui figure parmi les plus grandes failles de sécurité et est considéré comme l’endroit le plus fragile dans le cas d’une invasion russe, ndlr) et unir la Biélorussie à l’oblast de Kaliningrad. De l’autre, ils sont plus conscients de la sécurité donnée précisément par l’article 5 de l’OTAN, celui qui déclenche l’engagement international en cas d’agression.