Le président irakien Barham Saleh a nommé, mardi 17 mars, Adnan Al-Zarfi, comme premier ministre et l’a chargé de former un nouveau gouvernement, 17 jours après que Mohammed Allaoui ait échoué dans cette tache et ait jeté l’éponge. Mais la mission d’Al-Zarfi semble aussi difficile que son prédécesseur, d’autant plus qu’il est accusé de sympathie à l’égard du mouvement de contestation. Il lui est également reproché le fait qu’il ne parle pas l’anglais.
Né en 1966 à Nadjaf, Al-Zarfi a fait des études islamiques à l’université de Koufa et il est porteur d’un magister en droit islamique. En politique, il s’est engagé en 1983 au sein du parti Daawa, d’obédience islamiste et hostile à Saddam Hussein. En 1988, il a été condamné à la prison à perpétuité et interné à Abou Ghreib. Mais en 1991, il a profité du chaos engendré par le soulèvement des chiites, après la défaite de Saddam Hussein au Koweït pour s’enfuir. Blessé lors du soulèvement, il s’est réfugié aux Etats-Unis entre 1994 et 2003, et est rentré au pays après la chute du régime du Baas. Al-Zarfi est un farouche défenseur de la souveraineté irakienne et de l’égalité entre les citoyens dans les droits et les devoirs, loin de leur appartenance confessionnelle. C’est sans doute son point faible, puisque la classe politique irakienne est actuellement complètement soumise à l’Iran.