(Rome, Paris, 09 décembre 2021). Deux individus âgés de 23 ans ont été mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et placés en détention provisoire vendredi dernier. Ils sont soupçonnés d’avoir voulu commettre un attentat à l’arme blanche pendant les fêtes.
Selon la chaine info «LCI», ils ont été interpellés à Meaux (Seine-et-Marne) et au Pecq (Yvelines) par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) le lundi 29 novembre après un renseignement faisant état d’une attaque imminente. Les deux suspects âgés de 23 ans ont été placés en garde à vue et interrogés pendant 96 heures par les enquêteurs.
À l’issue de celle-ci, les deux jeunes suspects ont été mis en examen le vendredi 3 décembre pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et incarcérés, fait savoir une source judiciaire confirmant une information du Parisien.
Le projet des individus a été qualifié de « sérieux et imminent ». Il s’agissait d’une attaque au couteau avec une action qui aurait été projetée pour la période des fêtes. Les cibles ? « Un centre commercial, une université ou encore des rues bondées », a rapporté une source proche du dossier à LCI, puis, tout devait se terminer par la « mort en martyrs, tués par la police », comme l’a révélé le quotidien «La Stampa». Alerté du projet, le parquet national antiterroriste avait ouvert une enquête préliminaire.
Une fascination pour l’État islamique
L’un des suspects, qui conteste les faits, « a été condamné en tant que mineur par le tribunal pour enfants à Paris en avril 2019 à quatre ans de prison dont trente mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve pour association de malfaiteurs terroristes », a précisé une source à LCI.
« Il a reconnu sa fascination pour l’organisation de l’État islamique (EI), mais a nié le projet d’attaque, selon la source proche du dossier citée par l’AFP. Cependant, des auditions dans son entourage et d’autres éléments du dossier attestent de sa grande radicalité ». Le second individu a avoué en garde à vue « un projet d’action violente », ont souligné les sources.
Comme le rapporte le quotidien italien «La Stampa», une documentation de style djihadiste, portant le logo de l’EI, a été trouvée dans les téléphones portables et les ordinateurs saisis des deux suspects. Un couteau a également été retrouvé. Il s’agit du quatrième grand projet d’attentat majeur d’inspiration djihadiste déjoué par les services français en 2021, une circonstance que les autorités du pays considèrent comme la confirmation que les menaces terroristes continuent de peser sur la France. Cette conviction renforcée par plusieurs raids menés ces dernières semaines dans les cercles d’extrême droite, ajoute La Stampa. Les sources sécuritaires soulignent également que le projet terroriste a été mené par deux personnes et non par des individus isolés, comme dans les cas de ces derniers mois, et que des suspects sont de plus en plus jeunes, comme l’a confirmé au printemps dernier l’arrestation d’une jeune fille de 18 ans vivant à Béziers, dans le sud : cette dernière était fascinée par les films d’horreur, elle avait planifié un attentat dans une église lors des fêtes de pâques. Chez elle, des explosifs ont été saisis.