(Rome, Paris, 29 août 2021). Emmanuel Macron s’est rendu dimanche 29 août à Mossoul, l’ancienne capitale du califat de l’organisation État islamique, dans le nord de l’Irak. Une étape au cours de laquelle le président français a souligné que la lutte contre le groupe terroriste ne passe pas que par l’action militaire.
Dans la cour du couvent de Notre-Dame de l’Heure, un groupe de petites filles entame une danse à l’arrivée d’Emmanuel Macron. Ce sont ensuite quelques scouts qui souhaitent la bienvenue au président français. Aux yeux des religieux catholiques propriétaires des lieux, la présence de ces enfants musulmans révèle ce qu’était l’esprit de Mossoul : la coexistence entre les communautés. Mais les bâtiments très largement endommagés rappellent les souffrances que la ville a connues.
« Nous voulons que le monde entier tourne son regard, comme le Saint-Père a dit, vers cette ville martyre. Martyre pas pour les chrétiens. Les musulmans, les yézidis, les autres minorités, tous ont été martyrisés par ce fanatisme, insiste Monseigneur Najib, l’archevêque chaldéen de Mossoul. Nous ne voulons pas seulement bâtir des pierres, mais aussi l’esprit ».
Une reconstruction essentielle pour Emmanuel Macron
Dans une vieille ville encore largement vidée de ses habitants, dans une ville encore marquée par trois ans de domination de Daech, le travail sera long. Mais il est essentiel aussi aux yeux du président français. « Nous allons prendre la décision de faire revenir un consulat et des écoles, a annoncé Emmanuel Macron. C’est à la fois vous permettre collectivement d’éduquer, de former. C’est une chance aussi pour la francophonie. Et je veux qu’on retrouve ce qui ne doit pas simplement être une histoire, mais un engagement pour l’avenir ».
Cette visite s’inscrit dans l’engagement répété d’Emmanuel Macron à poursuivre la lutte contre le terrorisme. Or pour le président français, la vraie lutte contre le terrorisme est celle contre les causes du terrorisme : « la misère et le désespoir ». Le chef de l’État a martelé son soutien à l’Irak sur le plan sécuritaire, économique et culturel. Outre le retour d’un consulat et d’écoles, la France va participer à la construction de l’aéroport de Mossoul.
« Le temps est un défi », a estimé le président français, qui juge la reconstruction « trop lente ». « Si les stigmates de la folie des hommes sont toujours explicites, nous n’arriverons pas à convaincre que le retour à la vie est normal ». À l’heure du retour des talibans en Afghanistan, ce soutien français ne pourra convaincre que dans la durée.