Les États-Unis «prêts à réagir» si l’Iran les attaque pour venger Soleimani

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(Rome 20 décembre 2020). Les États-Unis sont « prêts à réagir » si l’Iran les attaque pour marquer le premier anniversaire de la mort du général Qassem Soleimani, a prévenu dimanche le chef des forces américaines au Moyen-Orient, le général Frank McKenzie, en tournée dans la région à deux semaines de cet anniversaire.  

« Nous sommes prêts à nous défendre et à défendre nos amis et nos alliés dans la région, et nous sommes prêts à réagir si nécessaire », a déclaré le Général McKenzie, chef du commandement central de l’armée américaine (Centcom), à quelques journalistes. « Mon jugement est que nous sommes dans une très bonne position et que nous serons prêts, quoi que les Iraniens ou leurs alliés décident de faire », a-t-il ajouté au cours d’un entretien téléphonique depuis un lieu non précisé dans la région. Le commandant du Centcom a indiqué s’être rendu à Bagdad, où il a rencontré le chef des forces de la coalition anti-djihadiste, le général américain Paul Calvert, ainsi que le chef d’état-major irakien, le général Abdel Amir Yarallah. Il s’est aussi rendu en Syrie pour rencontrer les forces américaines déployées sur la petite base syrienne d’al-Tanaf (sud), aux confins de la Jordanie, la Syrie et l’Irak.

Signe que les responsables militaires américains craignent effectivement une opération iranienne pour venger le puissant général iranien Qassem Soleimani, assassiné le 3 janvier 2020 lors d’une attaque de drone près de l’aéroport de Bagdad, cette tournée n’avait pas été annoncée. De même, la tournée la semaine dernière du chef d’état-major américain, le général Mark Milley au Qatar, en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis, en Israël et en Afghanistan, est resté secrète jusqu’à son départ de la région.

«J’en parle à mes commandants tous les jours», a admis le général McKenzie.

Même si l’armée américaine poursuit comme prévu son retrait d’Irak et d’Afghanistan ordonné par le président Donald Trump, pour porter le contingent à 2.500 militaires dans chaque pays d’ici le 15 janvier, le Pentagone a fortement renforcé sa posture autour de l’Irak pour dissuader l’Iran d’y attaquer ses troupes. Le porte-avions USS Nimitz croise depuis la fin novembre dans les eaux du Golfe et deux bombardiers américains B-52 ont survolé récemment la région, dans une démonstration de force dirigée vers l’Iran et ses alliés. Une salve de roquettes a encore visé dimanche l’ambassade américaine à Bagdad, causant des dégâts matériels sans faire de victime. Cette attaque est la troisième contre des installations militaires et diplomatiques américaines depuis qu’une trêve en octobre avec des factions irakiennes pro-Iran a mis fin à une année d’attaques contre des installations étrangères à travers l’Irak.

(LaPresse)