La France sous les attaques

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(Rome 30 octobre 2020). La France tombe dans la panique. L’attaque de la cathédrale de Nice, le jour où les musulmans célèbrent la naissance du prophète Mohammed, a été le début d’une vague de sang qui menace de frapper tout le territoire français et qui a déjà impliqué Avignon, où un homme a été tué par les forces de l’ordre après avoir tenté d’attaquer la police avec un couteau. Le kamikaze avait crié « Allah Akbar » avant d’être abattu par les balles des militaires français. Le même jour également, à Djeddah en Arabie Saoudite, un homme a tenté de tuer un garde du consulat français qui était armé d’une lame. L’homme n’est pas en danger de mort et le terroriste a été arrêté. Et à Lyon, un Afghan de 26 ans a été arrêté en brandissant un couteau de 30 centimètres dans la même zone où une bombe artisanale avait explosé l’année dernière.

L’impression est que la France est assiégée. Les attaques au couteau n’ont certainement rien de nouveau pour le pays, étant donné que depuis cinq ans, la lutte contre le terrorisme de l’autre côté des Alpes a dû faire face à des attaques sanglantes à l’arme blanche d’origine islamistes. Depuis les attentats de Charlie Hebdo en 2015, de nombreux incidents impliquant des assaillants plus ou moins improvisés armés de couteaux ont semé la panique dans les villes françaises. Des attentats qui se sont produits à l’intérieur des églises, comme ce qui s’est passé aujourd’hui à Nice ou en 2016 à Saint-Etienne-du-Rouvray, lorsque le père Jacques Hamel a été massacré (sur l’autel de son Eglise, NDLR). Mais aussi des attaques contre des passants, des forces de l’ordre ou contre la communauté juive ont toujours eu lieu avec des couteaux, une arme difficile à retracer, sournoise et extrêmement symbolique, surtout si elle est utilisée pour décapiter les victimes. Pratique horrible qui unit de nombreux groupes terroristes islamiques et qui en France est malheureusement redevenue tristement connue ces derniers temps, avant l’attaque terroriste de Nice, avec l’assassinat du professeur Samuel Paty, «coupable» d’avoir montré les caricatures de Charlie Hebdo « contre » Mohammed.

Le fil rouge de sang qui lie ces attaques, intervient à un moment extrêmement délicat pour la France, où Emmanuel Macron a annoncé un confinement général, le soi-disant lock-out (Re-confinement, NDLR), pour arrêter l’infection au coronavirus désormais endémique dans le pays. Mais il survient surtout au moment d’une tension maximale avec la Turquie de Recep Tayyip Erdogan, qui ces derniers jours a exploité précisément la question de l’islam et des lois voulues par Macron pour fomenter une vague de contestation à travers le monde qui avait comme objectif précisément Paris, avec laquelle Ankara a depuis longtemps relevé un défi politique qui va du Moyen-Orient à l’Afrique du Nord jusqu’au cœur même de l’Europe. « Nous condamnons fermement l’attentat perpétré à l’intérieur de l’église Notre-Dame de Nice et présentons nos condoléances aux proches des victimes », a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué. Mais il est clair que cette démarche risque de déclencher l’incendie.

Erdogan a toujours été intéressé à apparaître devant l’opinion publique islamique mondiale en tant que leader du monde musulman indépendamment de son appartenance ethnique ou de sa nationalité. Et le défi lancé contre Paris a aussi son champ de bataille le plus sombre et le plus inquiétant du monde islamique radical, ce qui conduit souvent à des épisodes de terrorisme qui pour l’Europe représentent un double problème: ce sont des questions de nature interne, mais aussi de nature internationale. Une double voie qui a toujours impliqué toute la constellation djihadiste et que les groupes terroristes peuvent exploiter pour tenter de récupérer la scène également à travers les campagnes médiatiques lancées par le gouvernement turc contre la France, symbole non seulement de la laïcité, mais aussi de l’Europe qui s’oppose précisément aux mouvements du «Sultan».

La guerre contre la France, que l’on peut voir à Paris, Nice, Avignon ou encore à Djeddah et donc sur tout le cosmos français dans le monde, est une guerre asymétrique avec différentes lignes directrices qui s’inscrit désormais dans un système profondément dangereux aussi pour le L’Europe. D’une part, Erdogan souffle sur la braise de la révolte contre Paris – il suffit de rappeler les caricatures d’il y a quelques jours contre le dirigeant turc lui-même – pour frapper les intérêts français qui attaquent les intérêts stratégiques turcs. D’autre part, les pays arabes et musulmans protestent contre les caricatures, alimentant la révolte interne contre l’Etat français et les lois, en particulier celle du séparatisme. Dans ce tourbillon, le terrorisme frappe les symboles français – du professeur (symbole de la laïcité) aux églises (symbole des racines chrétiennes) – et signale que la résurgence du djihadisme peut exploiter ces moments pour frapper à nouveau.

Lorenzo Vita. (Inside Over)