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Terrorisme islamiste en France: l’ancien « Numéro 2 » du Qatar critique Emmanuel Macron et frôle le ridicule !

(Rome 30 octobre 2020). Quand l’erreur vient d’un ancien Premier ministre et ancien ministre des Affaires étrangères du Qatar, elle devient une faute. Et quand cette faute est si grave et quand elle induit sciemment en erreur plus d’un milliard et demi d’individus, dont des milliers d’illuminés disséminés à travers le monde, elle devient mortelle.

Par la voix de Hamad Ben Jassem Ben Jaber Al-Thani (HBJ), ancien Premier ministre et ancien chef de la diplomatie du Qatar et architecte de la politique extérieure de ce petit émirat, le Qatar retrouve son instinct radical. L’idéologie radicale de cet émirat avait déjà été dévoilée au grand jour à travers son soutien à Al-Qaïda et Oussama Ben Laden, du moins médiatiquement en ouvrant l’antenne de la télévision Al-Jazeera à la propagande djihadiste. Il avait récidivé en accueillant les responsables de la confrérie des Frères musulmans et ses prédicateurs, puis en soutenant leur politique radicale incarnée par Mohamed Morsi en Egypte… Il s’est rapproché de la Turquie d’Erdogan, qui prend désormais la tête du front islamiste radical en Syrie, en Arménie, en Libye, et ailleurs en Europe. Il poursuit aussi sa « diplomatie acrobatique » en s’alliant avec l’Iran contre ses partenaires au sein du CCG, et s’oppose à la normalisation avec Israël.

Le Qatar, qui doit sa place dans le concert des nations uniquement grâce à son gaz et aux pétrodollars, crache son venin sur la France qui lui avait déroulé le tapis rouge. Dans une série de tweets, HBJ vient de comparer le comportement de Jacinda Ardern, Premier ministre de New-Zélande, qu’il couvre d’éloges, à celui d’Emmanuel Macron, président de la République française, qu’il critique vertement. Ardern est saluée pour sa gestion des attaques des mosquées de Christchurch, en mars 2019, et qui lui a valu l’admiration de la communauté musulmane. Et Macron est critiqué pour ses propos après la décapitation de Samuel Paty.

Ce faisant, HBJ commet une erreur d’approche, de comparaison et d’appréciation. Il oublie que les deux cas sont diamétralement opposés: en New-Zélande, c’est un chrétien extrémiste qui a massacré des musulmans, et il a été traité comme un terroriste. Et c’est normal dans un Etat de droit. En France, c’est l’inverse qui se produit: des islamistes radicaux qui tuent des innocents – pas spécialement des chrétiens – et ils sont traités comme des terroristes dans un Etat de droit. En New-Zélande, ce fut un cas, alors qu’en France, les attentats se succèdent depuis Mohamed Merah… A Christchurch, c’était un cas isolé – un cas de trop, certes – mais en France, il s’agit d’une entreprise terroriste qui s’inspire des enseignements religieux pour planifier les attentats de masse (Charile hebdo, Bataclan, Nice…). HBJ oublie ou fait semblant d’oublier que systématiquement après ces attaques menées par des islamistes, la France a renforcé les mesures de sécurité autour des mosquées pour les protéger contre d’éventuelles tentatives de représailles.

Au lieu de raisonner les musulmans en France et de les inviter à respecter ce pays qui les héberge et leur accorde tous les droits, le Qatarien verse de l’huile sur le feu et les montent contre la France. Il est légitime de s’interroger s’il s’agit d’une stratégie préméditée au service de la Turquie ou de la Confrérie des Frères musulmans, ou d’Al-Qaïda – qui avait appelé cette semaine au « djihad individuel » contre Paris – ou d’une simple erreur de l’ancien numéro 2 du régime de Doha ? En tout état de cause, la France devrait répondre à ces propos par des actes significatifs, mais peut-elle encore agir après avoir invité le Qatar à s’y installer confortablement ?

Paolo S.

 

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