France-coronavirus (suite): Emmanuel Macron est interviewé en direct sur France 2 et TF1

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  • « Nous n’avons pas perdu le contrôle », estime d’abord Emmanuel Macron, mais la situation est « préoccupante » : « Nous sommes dans ce qu’on a souvent appelé la deuxième vague ».
  • La situation « justifie que nous ne soyons ni inactifs ni dans la panique », estime le président de la République.
  • Emmanuel Macron vient justement de rappeler qu’on a en moyenne 20.000 cas par jour, et 200 nouveaux patients en réanimation chaque jour.
  • « Ce virus frappe toutes les catégories d’âge, et il y a des formes très sévères à tous les âges », avertit Emmanuel Macron, bien que, note-t-il, les personnes âgées et précaires sont particulièrement touchées.
  • Il rappelle que le virus tue, mais provoque aussi parfois chez les survivants la perte de l’odorat ou du goût, « des lésions au poumon », « parfois des conséquences gastriques ou cérébrales ».
  • « Nos urgences, nos services hospitaliers sont dans une situation qui est plus préoccupante qu’alors au printemps. Quand nous avons décidé du confinement, le virus était dans les régions Grand-Est et Ile-de-France. Nous avons pu, vous vous en souvenez, répartir des centaines de patients et nous avons massivement déprogrammé » des opérations.
  • « Aujourd’hui, le virus est partout en France, donc il n’y a pas de réserves cachées de lits. Aujourd’hui, nos soignants sont très fatigués, à juste titre parce qu’ils ont été au front. C’est pour cela que nous devons prendre des mesures plus strictes pour justement reprendre pleinement contrôle ».
  • « On a entendu ces dernières semaines, parfois, certains dire ‘moi, je ne suis pas concerné. Ne m’enlevez pas ma liberté, j’ai le droit d’être contaminé’, ce n’est pas vrai. On est tous liés les uns les autres ».
  • un couvre-feu sera instauré samedi en Ile-de-France et les métropoles de Grenoble, Lille, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, Saint-Etienne et Toulouse.
  • Ce couvre-feu sera instauré entre 21h et 6h du matin, et durera au moins quatre semaines, précise Emmanuel Macron.
  • Le gouvernement n’a le droit de prononcer un couvre-feu que pour quatre semaines, explique Emmanuel Macron, mais le gouvernement compte demander au Parlement de le prolonger jusqu’au 1er décembre, le portant donc à six semaines. « C’est le temps qui nous paraît utile », dit-il.
  • « L’objectif, c’est de pouvoir continuer à avoir une vie économique, à fonctionner, à travailler à ce que les écoles, les universités soient ouvertes et fonctionnent, à ce que nos concitoyens puissent travailler normalement, à ce qu’il puisse y avoir évidemment une vie sociale, mais en réduire les aspérités ».
  • Ce qu’on veut surtout attraper à travers cette mesure, c’est tout ce qui a fait progresser le virus dans ces régions, c’est-à-dire les rendez-vous « privés », les party, les anniversaires, les moments de convivialité où on se retrouve à 50 et 60, des soirées festives. Malheureusement, parce que ce sont des vecteurs d’accélération de ce virus.
  • « Si vous habitez à côté du restaurant, vous pouvez sortir à 21 heures et être chez vous. Si vous avez une demi-heure de transport, vous allez vous organiser pour le quitter à 20h30 ».
  • « Evidemment, pour toutes celles qui rentrent du travail après 21 heures, ou qui travaillent de nuit et qui travaillent plus tard, il y aura une autorisation. Pour celles et ceux qui ont des urgences, par exemple sanitaires, il y aura des autorisations. On va définir les cas de bon sens qui permettront de circuler ».
  • « Il y aura des contrôles et il y aura des amendes, comme il y en a déjà. Ce sera une amende de 135 euros. Je crois en la responsabilité de chaque citoyen, mais bien évidemment, il y aura des contrôles ».
  • « Mettre des règles, ce n’est pas infantiliser. Je ne pense pas que nous prenions mesures qui sont disproportionnées. Je pense qu’on prend des mesures qui sont proportionnées au regard du risque qu’on voit ».
  • « Nous n’avons pas décidé de réduire les déplacements entre les régions », annonce Emmanuel Macron. Pour le président, interdire de circuler dans le pays reviendrait à « infantiliser » la population. « Demander aux gens de rester chez eux dans des appartements et de ne pas aller dans un lieu de vacances, honnêtement, ce serait disproportionné », estime Emmanuel Macron. « Vous pouvez partir en vacances. Mais si vous allez en famille, avec des grands-parents, avec des membres de votre famille qui sont fragiles, il est impératif de respecter les règles, c’est-à-dire même dans le cadre familial, de mettre des masques si vous ne venez pas d’être testé ».
  • Emmanuel Macron invite les Français, partout dans le pays, à adopter une « règle de six » : limiter à six personnes les rassemblements de personnes n’appartenant pas à son foyer. « On essaie, quand on invite des amis, de ne pas être plus de 6 à table », comme au restaurant, explique-t-il.
  • « C’est dur d’avoir 20 ans en 2020, donc je ne donnerais aucune leçon à nos jeunes. Je voudrais qu’ils comprennent pendant quelques semaines et quelques mois, on va devoir faire un peu d’efforts, c’est-à-dire se voir moins nombreux. Donc, je sais que c’est un effort énorme, mais au fond, le pari que nous faisons maintenant, c’est de partager avec vous toutes les informations que j’ai ».
  • Le télétravail ne sera pas imposé, explique Emmanuel Macron : « Si c’est une règle nationale, parfois, on ré-isole les gens. On a besoin que les entreprises fonctionnent, elles ont besoin d’avoir de la présence au travail, on a besoin d’avoir des services publics ouverts, des professeurs dans les classes ».
  • Emmanuel Macron plaide pour un télétravail « négocié » au niveau des branches. « On va plutôt inciter les gens à faire, pour les emplois où c’est pertinent, deux à trois jours de télétravail par semaine ».
  • « J’assume totalement qu’on ait en effet rendu le test gratuit. Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de gens qui aient à l’excès été se faire tester ». Pour Emmanuel Macron, les difficultés liées aux tests s’expliquent par des problèmes d’organisation : « On n’avait pas de grosses centrales de tests ».
  • « On doit progressivement aller vers une stratégie, dans tout le pays, qui est ‘tester, alerter, protéger’, qu’on doit faire monter en puissance tout le mois de novembre et en décembre. On en a jusqu’à l’été 2021 au moins avec ce virus, tous les scientifiques sont clairs ».
  • Pour accélérer les délais, Emmanuel Macron compte sur l’arrivée de nouveaux types de tests. « On va aller vers des autotests ou sur la base de votre salive, parfois de votre sang », affirme-t-il notamment. Emmanuel Macron évoque la nouvelle version de l’application Stop-Covid, annoncée pour le 22 octobre : « Ce sera une application où il y aura des informations. Comment virus circule le virus là où vous êtes, où sont les points pour se faire tester ».
  • Les bénéficiaires du RSA et des APL recevront une aide exceptionnelle de 150 euros, et 100 euros par enfant, dans les six semaines à venir, annonce Emmanuel Macron.
  • « Sur le plan économique et social, cette crise est inégalitaire. Nous sommes sans doute le d’Europe qui a été le plus fort sur ce sujet économique. Mais en effet, les plus précaires qui tombent dans la pauvreté, on doit avoir une réponse ».
  • « Nous avons besoin les uns des autres, on s’en sortira ensemble. Nous y arriverons », conclut Emmanuel Macron.
  • Les données sanitaires, on les partage, comme les données économiques, tout le temps. Je pense qu’il faut, dans le pays des Lumières et de Pasteur, qu’on arrête d’avoir des espèces de débat permanent sur les faits ou la vérité scientifique »; a lancé Emmanuel Macron juste avant la conclusion de son interview.