(Rome 14 octobre 2020). Le Président du parti des « Forces Libanaises » le souverainiste Samir Geagea a annoncé ce mercredi que son groupe parlementaire « La République forte » ne nommera personne lors des consultations parlementaires contraignantes pour la désignation d’un nouveau Premier ministre qui sont prévues demain au palais de Baabda, alors que Saad Hariri s’est par avance permis de se porter candidat à ce poste. Samir Geagea, lors d’une conférence de presse relayée par la chaine MTV, affirmant soutenir « de tout cœur » l’initiative française présentée par le président Emmanuel Macron pour sortir le Liban de la crise, il a appelé à la formation d’un nouveau gouvernement « d’indépendants et de technocrates », qui ait comme « mission précise et bien définie » de sauver le Liban. « Nous n’accepterons rien d’autre qu’un gouvernement efficace de sauvetage », a ajouté le leader maronite à l’issue d’une réunion de son bloc parlementaire, conformément à l’initiative du président Emmanuel Macron.
« Malgré son amitié » avec l’ancien Premier ministre Saad Hariri, candidat autoproclamé à la présidence du Conseil, Geagea a souligné que les « Forces libanaises » ne le nommeront pas lors des consultations parlementaires contraignantes. « Saad Hariri est surement un ami pour des raisons historiques et objectives, et ne pas le nommer ne constitue pas un coup de poignard dans le dos, car nous gardons l’entière liberté de nommer toute personne que nous trouvons convenable », a expliqué le leader et principal pilier des souverainistes libanais Samir Geagea.
L’ancien premier ministre et candidat autoproclamé Saad Hariri, avait annoncé ses ambitions la semaine dernière de former un cabinet de technocrates pour une durée de six mois. Afin d’assurer une couverture suffisante à son initiative, il a mandaté (avant qu’il soit nommé) une délégation de députés du Courant du Futur qu’il dirige, afin d’effectuer une série de rencontres avec les différentes formations politiques. Face au refus des « Forces Libanaises » de le nommer à la tête du Conseil, et pour s’assurer tout de même d’une « légitimité chrétienne », Saad Hariri aura besoin des voix («de mon ami Gébran», un terme cher à Hariri lors de la campagne législative de 2018) du Courant patriotique libre (CPL, la formation politique créée par le général Michel Aoun, héritée et présidée par son gendre le député Gebran Bassil). A l’issue d’une réunion entre plusieurs députés du CPL et la délégation du bloc de futur menée par la députée Bahia Hariri, le parti aouniste (CPL) s’est toutefois abstenu de préciser s’il nommerait ce dernier lors des consultations. Notons que la veille, le chef du CPL Gebran Bassil, avait refusé que Saad Hariri dirige un cabinet de technocrates, « n’en étant pas un lui-même », a-t-il martelé.