Quelques jours après le basculement de Paris et de la petite couronne en zone d’alerte maximale, et l’entrée en vigueur de la fermeture des bars et d’un nouveau protocole dans les restaurants, d’autres grandes villes françaises vont connaître le même sort. Lors d’une conférence de presse ce jeudi 8 octobre, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé le passage de Lille, Grenoble, Lyon et Saint-Etienne en zone d’alerte maximale, face à l’avancée de l’épidémie de Covid-19. Comme à Paris, Aix-Marseille et en Guadeloupe, ce statut s’accompagne de nouvelles restrictions. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a de son côté annoncé un élargissement du fonds de solidarité, en l’ouvrant notamment à de nouveaux secteurs d’activité.
- Lille, Lyon, Grenoble et Saint-Etienne en alerte maximale
Les agglomérations de Grenoble, Lille, Lyon et Saint-Etienne seront placées en zone d’alerte maximale samedi matin. Elles se trouvaient jusqu’ici en alerte renforcée. Le 1er octobre, le ministre de la Santé avait déjà alerté sur la dégradation de la situation dans ces métropoles. Ce statut ne concernait jusqu’ici que la métropole d’Aix-Marseille, la Guadeloupe, Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne. Il implique des mesures de restriction plus fortes, et la fermeture d’un certain nombre d’établissements recevant du public, dont les bars.
- Le statut de Toulouse et Montpellier réévalué lundi
Les métropoles de Toulouse et Montpellier sont également en sursis, a averti Olivier Véran. Le gouvernement dit se donner « quelques jours d’observation », jusqu’à lundi matin, pour observer l’évolution de leur situation, et décider de leur placement ou non en alerte maximale. C’est ce qui avait été annoncé, le jeudi précédent, au sujet de Paris et de la petite couronne. Trois jours plus tard, face à l’absence d’amélioration, leur passage en zone d’alerte maximale avait été confirmé.
- Dijon et Clermont-Ferrand en alerte renforcée
Les agglomérations de Dijon et Clermont-Ferrand passeront, samedi matin, en zone d’alerte renforcée. Les bars devront fermer au plus tard à 22 heures, les regroupements extérieurs de plus de 10 personnes sont interdits et la jauge des rassemblements passe de 5.000 à 1.000 personnes. C’est déjà le statut de Bordeaux, Nice, Toulouse, Rouen, Montpellier et Rennes.
- Des signes d’amélioration dans d’autres villes
Le ministre de la Santé a également annoncé de meilleures nouvelles : une « amélioration sensible » de la situation sanitaire a été observée à Nice et à Bordeaux, et une « inflexion positive » est constatée à Aix-Marseille et à Rennes. Malgré cette tendance, le classement de ces métropoles n’évolue pas pour l’instant, a nuancé Olivier Véran. L’amélioration doit se confirmer « dans la durée », a-t-il expliqué. Pour autant, le gouvernement espère « pouvoir annoncer des bonnes nouvelles, peut-être, la semaine prochaine », a-t-il ajouté.
- Un élargissement des bénéficiaires du fonds de solidarité
De son côté, Bruno Le Maire a annoncé des mesures destinées à amortir les conséquences économiques des restrictions liées au coronavirus. Et en particulier un élargissement des bénéficiaires potentiels du fonds de solidarité. Cette aide vise à combler les pertes de chiffre d’affaires par rapport à la même période en 2019. Elle peut atteindre 10.000 euros mensuels, un montant rehaussé la semaine dernière. Cette aide sera désormais accessible aux entreprises de nouveaux secteurs d’activité touchés par la crise, tels que les fleuristes, les blanchisseries, les bouquinistes parisiens, les graphistes, les photographes et les entreprises des « arts de la table ». Les restrictions sur l’organisation de fêtes ou de mariages impliquent en effet « moins de fleurs à commander, moins de photographes en activité, moins de graphistes pour envoyer des cartons d’invitation, moins de traiteurs », a expliqué le ministre de l’Economie. Ce nouveau périmètre comprend 75.000 entreprises supplémentaires, portant le nombre de structures pouvant bénéficier de cette aide à 225.000. Les secteurs du tourisme, de l’événementiel, de la culture et du sport étaient déjà concernés. Pour les entreprises touchées sans être visées par une fermeture administrative, il sera par ailleurs possible d’en bénéficier à partir d’une perte de chiffre d’affaires de 70%, et non 80% comme c’était le cas jusqu’ici. Et le fonds devient accessible aux entreprises jusqu’à 50 salariés, alors qu’il se limitait jusqu’ici à celles de moins de 20 salariés.
- Le chômage partiel pris en charge à 100% jusqu’à fin 2020 dans certains secteurs
Le ministre de l’Economie a également indiqué que l’Etat prendrait en charge à 100% (contre 85% habituellement) l’indemnisation des salariés placés en chômage partiel dans certains secteurs particulièrement touchés : le tourisme, l’événementiel, la culture et le sport. Cette prise en charge doit durer jusqu’à la fin de l’année 2020.
- L’exonération de cotisations sociales également élargie
Les entreprises touchées par des mesures de fermeture ou de restriction de leur ouverture (tels que les bars devant fermer à 22 heures en zone d’alerte renforcée) seront exonérées de cotisations sociales pendant la durée de ces restrictions, si elles ont perdu au moins 50% de leur chiffre d’affaires, a annoncé Bruno Le Maire. Par ailleurs, les entreprises des secteurs ayant nouvellement droit au fonds de solidarité (blanchisseurs, graphistes, traiteurs…) pourront également demander, rétroactivement, l’exonération de leurs cotisations de la période allant de février à mai 2020.
- Un avertissement avant les vacances de la Toussaint
Interrogé au sujet des vacances scolaires, qui auront lieu du 17 octobre au 2 novembre dans toute la France, Olivier Véran a appelé les Français à la prudence lors de leurs éventuels déplacements, en particulier s’ils rendent visite aux membres plus âgés de leur famille: « Protégez-vous, protégez les vôtres, faites extrêmement attention ». « L’exemple estival, et notamment du mois d’août », qui a vu les contaminations augmenter, « doit nous servir de leçon collectivement », a-t-il estimé. Le ministre de la Santé a cependant justifié le choix de ne pas restreindre les déplacements en France, ni de déconseiller les départs en vacances. « Nous ne sommes pas arrivés à une situation de diffusion du virus telle que nous l’avons connue au printemps dernier », a-t-il précisé. Olivier Véran a également expliqué que « le virus circule beaucoup dans la plupart des métropoles, à l’exception de quelques-unes ». A ses yeux, « les circulations d’une zone à l’autre ne sont pas de nature à aller amener du virus là où il n’y en aurait pas aujourd’hui ». (Médias/TV)