(Rome, 24 mars 2025). «Il ne faut pas s’attendre à un tournant, mais plutôt comprendre que l’on travaille dans des directions différentes». Avec ces mots, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a tenu à tempérer les attentes quant aux pourparlers tenus à Riyad entre les délégations russe et américaine. «Aucune signature de document n’est prévue», a renchéri le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, tel que rapporté par le quotidien «Il Tempo».
Moscou, par la voix d’un membre de la délégation en Arabie saoudite, a néanmoins souligné que les discussions ont été menées de manière «créative» et ont donné lieu à «un débat intéressant». Moscou souhaite se concentrer dans ses discussions avec Washington sur la soi-disant «initiative de la mer Noire», qui prévoit une trêve maritime pour permettre aux navires marchands de naviguer sans danger. «Dans sa version précédente, cet accord contenait un nombre important d’engagements envers notre pays, qui, d’ailleurs, n’ont pas été respectés la dernière fois», a toutefois tenu à rappeler M. Peskov. En juillet 2022, grâce à la médiation de la Turquie et de l’ONU, un accord avait été conclu, qui a créé les conditions pour l’exportation de céréales depuis les ports ukrainiens, notamment d’Odessa, Chornomorsk et Yuzhny.
En juillet 2023, la Russie s’est retirée de l’initiative, affirmant que ses exigences, à savoir la possibilité d’exporter ses propres marchandises, notamment des engrais, via la mer Noire, n’avaient pas été satisfaites. Moscou, avec le soutien de l’administration Trump, souhaite aujourd’hui renouveler l’accord selon ses propres conditions. C’est aussi pour cette raison que la délégation ukrainienne a fait savoir qu’elle n’avait pas quitté Riyad et qu’elle souhaitait un nouveau cycle de négociations avec les États-Unis, une fois celles entre Washington et Moscou terminées.
Pendant ce temps, les frappes aériennes russes contre l’Ukraine n’ont pas cessé. Une attaque aux missiles a touché la ville de Soumy, ciblant des bâtiments résidentiels et un hôpital. Au moins 74 personnes, dont 13 enfants, ont été blessées. Le ministère russe de la Défense a pour sa part accusé Kiev d’avoir tenté d’endommager une station de pompage de pétrole dans le sud de la Russie avec un drone. «Cela démontre l’incapacité de Kiev à négocier», a attaqué le ministère, tandis que Dmitri Peskov, assurant que le cessez-le-feu sur les infrastructures énergétiques convenu par Poutine et Trump restait en vigueur, a suggéré que les États-Unis surveillent cette trêve «et en tirent les conclusions qui s’imposent».