(Rome, Paris, 08 mars 2025). La Russie a repris ses frappes incessantes sur l’Ukraine, avec un lourd humain. Les dernières attaques, devenues plus difficiles à contenir après la décision américaine de suspendre le partage de renseignements et d’images satellitaires avec Kiev, ont fait au moins 20 morts dans différentes régions du pays, de la ligne de front dans le Donetsk jusqu’à la région de Kharkiv. Une série de raids qui, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, montrent que «les objectifs de la Russie restent inchangés», rapporte le journal italien «Il Tempo».
Les Ukrainiens en discuteront cette situation avec les États-Unis lors des pourparlers prévus mardi en Arabie saoudite. La délégation sera conduite par le chef du bureau présidentiel Andriy Yermak, accompagné du ministre des Affaires étrangères Andriy Sybiha, du ministre de la Défense Rustem Umerov et du chef adjoint du cabinet présidentiel, le colonel Pavlo Palisa. Zelensky lui-même se rendra lundi dans le pays arabe pour s’entretenir avec le prince héritier Mohammed ben Salman.
«Nous sommes pleinement engagés dans un dialogue constructif et espérons discuter et convenir des décisions et des mesures nécessaires», a déclaré le Président ukrainien, faisant référence au prochain sommet entre les délégations ukrainienne et américaine. Dans le même temps, Zelensky a déclaré qu’une réunion «hautement productive» entre les diplomates de Kiev et de Londres avait eu lieu dans la capitale ukrainienne. Selon les services de renseignement britanniques, les dernières attaques russes contre l’Ukraine sont «les plus puissantes de 2025».
Pour la Haute Représentante de l’Union européenne pour la politique étrangère, Kaja Kallas, Poutine «démontre qu’il n’est pas intéressé par la paix», et il est donc nécessaire d’«accroître le soutien militaire» à l’Ukraine. Le Premier ministre polonais Donald Tusk, a quant à lui souligné que ces évènements montrent ce qui se produit lorsque quelqu’un «tente d’apaiser les barbares», un message clair à l’égard de la politique de dialogue avec le Kremlin menée par l’administration Trump.
Le président américain semble en effet de plus en plus déterminé à se désengager de l’Europe. Selon certaines informations, les États-Unis auraient informé leurs alliés de leur intention de cesser de participer à la planification des prochains exercices militaires de l’OTAN en Europe. Washington viserait à réduire sa présence militaire sur le Vieux Continent et à accorder la priorité à la région Indo-Pacifique. Selon «The Telegraph», Trump envisagerait de retirer environ 35.000 soldats en service actif en Allemagne. Pendant ce temps, la situation sur le terrain reste difficile pour Kiev. Selon certaines sources médiatiques, un retrait de 10.000 soldats de la région russe de Koursk serait envisagé, alors que Moscou affirme avoir repris trois nouveaux villages, et le risque d’encerclement s’accroît. L’armée ukrainienne a cependant qualifié de «fausses» les informations selon lesquelles les Russes auraient percé la ligne de front. Par ailleurs, Kiev a annoncé avoir repoussé une tentative d’infiltration d’un groupe de soldats russes, qui avait tenté de pénétrer les positions ukrainiennes dans le secteur de la ville de Soudja en passant par un gazoduc.