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C’est ainsi que la guerre entre la Russie et l’Ukraine s’étend aux deux Corées

(Rome, 26 octobre 2024). D’une part, en raison de son alliance traditionnelle avec l’Occident et de l’autre, en raison du principe selon lequel l’ennemi de mon ennemi est mon ami, la Corée du Sud entre sur le terrain en soutien à l’Ukraine pour contrer l’engagement de la Corée du Nord aux côtés de la Russie. Un exemple sans précédent et tragique de conflit «glocal» : global et local

De l’impasse coréenne à la mobilisation de Pyongyang. Le tournant possible de l’invasion ratée déclenchée par la Russie de Poutine contre l’Ukraine pourrait passer par les deux Corées, écrit Gianfranco D’Anna dans son analyse dans les colonnes de «Formiche.net».

Selon le journal britannique «The Guardian», la Corée du Sud envisage une contribution militaire concrète à l’Ukraine en réponse à la décision similaire de la Corée du Nord visant à envoyer des troupes pour soutenir l’armée russe dans son invasion ratée contre Kiev.

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Le «NIS», l’agence de renseignement sud-coréenne, a documenté l’envoi par la Corée du Nord de 1.500 membres des forces spéciales en Russie afin de les former et les déployer aux côtés des troupes russes en Ukraine.

Pour contrebalancer l’initiative de Kim Jong-un, qui renforcerait militairement et économiquement le régime communiste nord-coréen, Séoul a déjà mobilisé quatre brigades, pour un total de 12.000 soldats.

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«Nous évaluerons la fourniture d’armes dans le cadre de scénarios par étapes et pourrons également envisager une utilisation offensive», a confirmé un haut responsable du bureau du président sud-coréen, Yoon Suk Yeol.

Les accords d’assistance militaire récemment signés entre Poutine et Kim Jong-un préoccupent Séoul ; Des missiles, des drones et des armements nord-coréens en échange d’une assistance et d’un savoir-faire en matière de satellites et de nucléaire russe.

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Dans cette conjoncture délicate de l’impasse militaire entre Moscou et Kiev, les armes et les troupes nord-coréennes pourraient jouer un rôle déterminant en favorisant la poursuite de l’offensive russe.

L’entrée en jeu de la Corée du Sud équilibrerait la situation et apporterait en effet une contribution notable à la résistance ukrainienne sur le front sud et à la contre-offensive en cours par Kiev dans la région russe de Koursk.

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La Corée du Sud, qui détient l’une des plus grandes réserves d’obus d’artillerie au monde, n’a pas encore fourni d’armes directement à l’Ukraine, mais l’implication de Pyongyang a renversé la situation.

Les services de renseignement sud-coréens ont montré une série d’images de soldats nord-coréens au camp d’entraînement de Sergeevka, dans l’Extrême-Orient russe.

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Des preuves confirmées par une vidéo de l’agence de presse indépendante russe «Astra» qui filme des soldats nord-coréens debout devant la base militaire de Sergeevka et diffuse un enregistrement audio d’un instructeur appelant les soldats, en coréen, à entrer dans le bâtiment.

Les journaux télévisés de Séoul ont également diffusé un reportage avec des images satellite concernant, selon le Service national de renseignement sud-coréen, le navire russe Angara qui, après avoir chargé divers armements, quitte le port de Rajin, dans la ville nord-coréenne de Rason.

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La mobilisation militaire croissante de Pyongyang en soutien à Moscou est également confirmée par le ministère britannique de la Défense.
«Il semble que plus Poutine a du mal à recruter des Russes comme chair à canon, plus il est disposé à s’appuyer sur la Corée du Nord dans sa guerre illégale. Vladimir Poutine est manifestement désespéré. Son désespoir constitue un danger pour nous tous», a déclaré Dame Barbara Woodward, représentante permanente du Royaume-Uni auprès des Nations Unies et spécialiste de la Chine dans le domaine de la diplomatie.

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En attendant les développements qui suivront le résultat des élections présidentielles américaines du 5 novembre prochain, et en créant un possible précédent pour une trêve sans fin, les deux Corées se font la guerre par l’intermédiaire de l’ennemi.
Un exemple sans précédent et tragique d’un conflit «glocal» : global et local.

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