(Rome, 08 septembre 2024). Le président ukrainien, dans une interview avec les rédacteurs en chef de six journaux italiens explique qu’«un plan qui sera prêt en novembre et que je présenterai au président Biden, aux candidats Trump et Harris, et aux dirigeants du G7»
Une feuille de route pour la paix en Ukraine, «un plan qui sera prêt en novembre et que je présenterai au président Biden, aux candidats Trump et Harris, ainsi qu’aux dirigeants du G7 parce que je veux savoir ce qu’ils pensent». C’est ce qu’a déclaré le Président ukrainien Volodymir Zelensky dans une interview accordée aux rédacteurs en chef de six journaux italiens (La Repubblica, Corriere della Sera, La Stampa, Sole 24 Ore, Tg1, Sky Tg24), animée par Monica Maggioni, ancienne directrice de Tg1 et correspondante de guerre, comme le rapporte Veronique Viriglio de l’agence «AGI».
Il s’agit donc de son «plan secret» sur lequel Zelensky travaille, dont le cadre est encore confidentiel, ce qui explique qu’il n’ait pas fourni beaucoup de détails. Il ressort toutefois clairement de ses déclarations que le plan prévoit un rôle actif dans la défense ukrainienne des partenaires occidentaux, qui seront «garants du cessez-le-feu». Et permettra donc au dirigeant de Kiev de s’asseoir à la table et d’ouvrir des négociations diplomatiques.
Dans l’interview, le président ukrainien a également défendu l’incursion en Russie et a tiré la sonnette d’alarme sur les fournitures militaires de la Corée du Nord et de l’Iran à la Russie. Zelensky a notamment expliqué que l’Ukraine avait été contrainte de lancer une opération préventive dans la région de Koursk, parce que «les renseignements américains et ceux d’autres pays occidentaux nous avaient prévenus que la Fédération de Russie tentait d’occuper Kharkiv et la région de Soumy pour créer une zone tampon au nord de l’Ukraine.
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A Kharkiv, nous les avons arrêtés, à Soumy nous avons mené une action préventive à Koursk pour défendre la ville. «Nous avions le droit de le faire», a-t-il déclaré. Sur la question animée des armes, Zelensky a confirmé les informations publiées par le Wall Street Journal selon lesquelles Téhéran livrait des armements à la Russie, ainsi que l’approvisionnement en provenance de la Corée du Nord. «Les missiles à longue portée tirés par la Russie comportent des composants occidentaux, des composants taïwanais et des composants chinois. Nous avons toutes les preuves. Poutine ne dispose pas d’un seul missile à longue portée entièrement construit à partir de composants russes», a souligné le président ukrainien.
Sur les relations entre Kiev et Rome, notamment sur le fait qu’en Italie toutes les forces politiques du gouvernement Meloni ne sont pas favorables à l’occupation de la région russe de Koursk, Zelensky a assuré qu’il «n’avait aucun problème avec le gouvernement italien». Lors de son entretien matinal avec la Première ministre Giorgia Meloni, il a parlé de «la reconstruction de l’Ukraine et des préparatifs de la conférence sur ce sujet qui se tiendra en Italie en 2025».
Dans le cadre du Forum Ambrosetti, qui se déroule à Villa D’Este, sur le lac de Côme, le président ukrainien a également «rencontré les PDG les plus importants du pays», comme l’ont rapporté les journaux italiens susmentionnés. Et à propos du récent remaniement du gouvernement, qui a suscité la perplexité parmi les alliés, Zelensky a expliqué que «le changement est dû au fait que la guerre continue et que tout le monde, même les plus professionnels, est fatigué». Il a affirmé que «l’Ukraine n’a aucune chance de gagner si elle est fatiguée. Nous devons travailler 24 heures sur 24 pour notre peuple. J’avais déjà fait part de mon intention de procéder à un changement dans l’ensemble du système et j’avais commencé avec le commandant en chef des armées, et maintenant nous sommes arrivés au gouvernement». Et le Président Zelensky d’ajouter que «cela nous permettra d’avoir une nouvelle énergie». «Le professionnalisme des ministres qui partent n’a jamais été remis en cause», a-t-il conclu.