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Moscou a préparé sa marine à des attaques nucléaires contre l’Europe, dit le «Financial Times»

(Rome, Paris, 13 août 2024). Une trentaine de dossiers détaillent les plans d’invasion à grande échelle de l’Ukraine qui envisageaient également la possibilité d’une confrontation militaire avec l’OTAN

La marine russe s’est préparée à frapper des sites au cœur de l’Europe avec des missiles à tête nucléaire, dans le cadre d’un conflit potentiel avec l’OTAN. C’est ce que révèlent des dossiers secrets consultés par le «Financial Times», cité par la chaine «TG LA7», selon lesquels des cibles aussi éloignées que la côte ouest de la France et Barrow-in-Furness au Royaume-Uni seraient visées. Dans une trentaine de dossiers présentés par des sources occidentales au journal britannique, sont détaillés les plans d’une invasion à grande échelle de l’Ukraine, qui envisageaient également la possibilité d’une confrontation militaire directe avec l’OTAN. «Dans ce cas, la marine russe devait frapper bien au-delà de la frontière avec les pays de l’Alliance par une série d’attaques écrasantes dans toute l’Europe occidentale. Les dossiers contiennent également la simulation d’une attaque avec des armes nucléaires tactiques dans les premiers stades d’un conflit avec une grande puissance mondiale.

Selon le quotidien italien «Il Fatto Quotidiano», les documents parlent de la «grande manœuvrabilité» de la marine russe, qui lui permettrait de mener des «frappes soudaines et préventives» et des «attaques massives aux missiles dans diverses directions». Il est noté, entre autres, que les armes nucléaires sont «normalement» destinées à être utilisées «en combinaison avec d’autres moyens de destruction» pour atteindre les objectifs de la Russie, et qu’il serait préférable de les utiliser au début du conflit.

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Les analystes consultés par le FT ont déclaré que les documents étaient cohérents avec la manière dont l’OTAN évaluait la menace d’attaques de missiles à longue portée de la marine russe et la rapidité avec laquelle la Russie pourrait recourir à l’usage nucléaire.

Les cartes illustrent un échantillon de 32 cibles de l’OTAN en Europe pour les flottes navales russes. Il y a plusieurs cibles différentes en Allemagne, en Norvège et au Royaume-Uni ; il y en a aussi une en Estonie.

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Les mêmes dossiers montrent comment la même stratégie serait applicable dans un éventuel conflit en mer Noire et en mer Caspienne, à tel point que sont illustrés des objectifs en Iran, en Turquie, en Azerbaïdjan, en Roumanie et en Bulgarie. Un scénario, qui envisage une guerre dans le Pacifique, voit même des attaques contre la Chine, alliée de la Russie, ajoute le quotidien italien.

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Selon les calculs de l’OTAN, les pays de l’alliance disposent de moins de 5 % des capacités de défense aérienne nécessaires pour protéger le flanc oriental de l’alliance contre une attaque à grande échelle de la Russie. Ce n’est pas un hasard si Vladimir Poutine a déclaré en juin que l’Europe serait «plus ou moins sans défense» face aux attaques de missiles russes. Dara Massicot, chercheuse principale au «Carnegie Endowment for International Peace/la Fondation Carnegie pour la paix internationale» consulté par le FT, a déclaré que les stratèges russes considèrent les armes nucléaires comme centrales dans les premières phases de tout conflit avec l’OTAN en raison des ressources conventionnelles de leur armée, qui seraient inférieures à la puissance de guerre de l’OTAN. «Ils n’ont tout simplement pas assez de missiles», a-t-elle affirmé.

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