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Emmanuel Macron insiste sur la présence de troupes de l’OTAN en Ukraine, «des opérations sur le terrain sont nécessaires»

(Paris, Rome, 16 mars 2024). Le président français a déclaré que Paris avait la possibilité d’envoyer des soldats dans le pays envahi par la Russie et qu’il serait erroné d’exclure cette hypothèse. L’OTAN reste unie dans l’opposition

Le président français Emmanuel Macron s’est de nouveau prononcé sur l’envoi de troupes de l’OTAN en Ukraine. Dans un entretien accordé au Parisien, le locataire de l’Elysée a déclaré que «peut-être à un moment donné, je ne le souhaite pas et je ne prendrai pas l’initiative, il faudra mener des opérations au sol, quelles qu’elles soient, pour contrer les forces russes», écrit Filippo Jacopo Carpani dans «Il Giornale».

« Notre devoir est de nous préparer à tous les scénarios, confie-t-il. Ce serait une erreur, une faute, de ne pas le faire. Je suis également convaincu que dans certains de ces scénarios, chacun, qui le peut avec son modèle, prendrait ses responsabilités », a-t-il ajouté. « La force de la France, c’est que nous pouvons le faire ». Macron évoque pour la première fois la possibilité d’une présence de troupes occidentales sur le sol du pays envahi, soulignant que les alliés du bloc OTAN-UE devraient « faire davantage » en soutien à Kiev. Ses déclarations ont toutefois généré de la confusion et des contrastes parmi les alliés de Paris, unis dans une opposition presque unanime à cette éventualité.

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L’Allemagne, en particulier, est la nation qui s’est montrée la plus prudente face à toute hypothèse d’intervention. « Il n’y a jamais eu de désaccord entre moi et le chancelier. Nous avons des opinions très similaires sur les objectifs et la situation. C’est la façon dont on les traduit qui est différente », a précisé le Président Macron. « L’Allemagne a une culture stratégique de grande prudence, de non-intervention et se tient à l’écart de l’énergie nucléaire. Il s’agit d’un modèle très différent de celui de la France, qui dispose de l’arme nucléaire et qui a maintenu et renforcé une armée professionnelle. » Le locataire de l’Elysée a également souligné que Paris dépense beaucoup plus que Berlin en matière de défense, ce qui lui laisse une plus grande marge de manœuvre. « Il ne faut pas se laisser intimider, nous ne sommes pas face à une grande puissance », avait ensuite déclaré Emmanuel Macron. « La Russie est une puissance moyenne dotée de l’arme nucléaire, mais son PIB est bien inférieur à celui des Européens, inférieur à celui de l’Allemagne ou de la France ».

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Parmi les alliés du Pacte atlantique, le seul à avoir ouvert la possibilité d’envoyer des troupes en Ukraine est la Pologne, reportant l’opération à une date non précisée. Cependant, le personnel de l’OTAN est déjà présent dans le pays, envahi par le voisin russe, dans des rôles non combattants, sous la forme de conseillers militaires, de soutien aux forces de Kiev dans l’utilisation d’équipements occidentaux et d’agents de renseignement chargés d’aider les services des Renseignements (SBU) à collecter et analyser des documents secrets provenant de Moscou.

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