(Rome, Paris, 02 juillet 2024). Listes électorales clôturées. De nombreux élus du Nouveau Front populaire et de la zone Macron renoncent à leur siège pour éviter des triangulaires au second tour qui favoriserait le RN, dont le leader historique n’entrerait pas dans l’exécutif
En cas de victoire du Rassemblement national aux élections législatives, le nouveau gouvernement français «est prêt», a assuré Marine Le Pen. La leader historique de l’ultra-droite française promet, interrogé par France Inter, que l’exécutif dirigé par Jordan Bardella sera «complet, compétent, composé de personnes issues du Rassemblement national et qui ont participé avec nous» à la victoire électorale, ainsi que des «éléments de la société civile», rapporte l’agence «AGI».
Le Pen a clairement fait savoir qu’elle ne souhaitait pas faire partie de ce gouvernement, ni présider l’Assemblée nationale, mais plutôt diriger le groupe des députés RN. Cela ne change rien au «bloc républicain» que le président Emmanuel Macron a réussi à créer avec la gauche du Nouveau Front populaire. C’est-à-dire un accord de désistement, qui inclut également ce qui reste des gaullistes (dont le président, Eric Ciotti, s’est jeté dans les bras du RN, rompant avec la majeure partie du groupe LR).
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Marine Le Pen, lors de son interview sur France Inter, n’a pas exclu de négocier avec d’autres élus en vue de former une majorité si le RN et ses alliés actuels n’y parvenaient pas tous seuls.
«A partir du moment où nous avons, par exemple, 270 députés, il nous en faut 19 de plus», a-t-elle déclaré, avant de se dire prête à échanger avec «des députés, par exemple divers droite, divers gauche, quelques LR qui ont exprimé par le passé une proximité avec nous», dans un objectif de constituer une majorité susceptible de faire adopter le budget ou de voter la confiance à un futur Premier ministre. «Si nous avons à ce moment-là une majorité, alors oui, bien entendu, nous irons faire ce pourquoi les électeurs nous ont élus», a affirmé Madame Le Pen.
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Il convient de rappeler que Jordan Bardella avait été très clair en déclarant qu’il n’irait pas à Matignon si son parti ne décroche pas la majorité absolue dimanche prochain, soit 289 députés. Depuis l’annonce des résultats, la formation d’un «front républicain», avec plus de 200 désistements (218 selon la presse transalpine), inquiète les cadres du RN. Arrivé en tête dans 258 circonscriptions dimanche dernier, ce parti bénéficie moins que ses concurrents d’éventuels reports de voix même s’il espère amplifier sa forte dynamique du premier tour.
Ce sont finalement 218 candidats qui ont passé le premier tour et ont décidé de ne pas se présenter au second pour éviter des triangulaires, voire des quadrangulaire, qui auraient largement profité au Rassemblement national. Selon le calcul du «Monde», 130 candidats retirés proviennent du Nouveau Front populaire, 82 du bloc centriste de Macron et deux des Républicains. Le dimanche 7 juillet sera le jour décisif.