Israël : Yoav Gallant menace le Liban, «nous ne voulons pas la guerre, mais nous pouvons faire des dégâts»

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(Rome, Paris, 27 juin 2024). Les opposants, du moins dans leurs déclarations, prêchent le calme, mais des deux côtés de la Ligne bleue, le souvenir de la guerre de 2006 est revenu dans les esprits de la population. Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, lors de sa visite à Washington, tente de rassurer l’administration Biden : Israël ne veut pas de guerre, a-t-il expliqué. Mais il a ensuite ajouté : «Le Hezbollah comprend très bien que nous pouvons infliger de lourds dégâts au Liban si la guerre devait être déclenchée». Ses propos ne semblent pas avoir rassuré ses interlocuteurs. Ainsi, après que le Canada, les Pays-Bas et l’Allemagne ont appelé leurs citoyens à quitter le Pays des Cèdres, les États-Unis ont fortement déconseillé tout voyage au Liban, tandis que la France s’est dite «particulièrement préoccupée» par le risque d’escalade, comme le rapporte «Il Fatto Quotidiano».

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D’un côté il y a les assurances, mais de l’autre il y a les faits. Ceux-ci indiquent qu’Israël se prépare à l’éventualité d’un conflit direct avec le Liban en cas d’invasion terrestre visant à frapper les milices chiites du Hezbollah. Jeudi soir, Tel Aviv a réuni le cabinet de sécurité pour la première fois depuis sa dissolution suite à la démission du chef de l’opposition Benny Gantz. «Le Hamas sera bientôt vaincu et nous sommes prêts à affronter le Hezbollah dans le nord. Nous avons les moyens et les capacités», a déclaré le chef de l’armée de l’air Tomer Bar. «Nous devons attaquer l’ennemi sur son territoire, c’est la solution ultime», a-t-il dit.

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Les responsables américains ne sont pas de cet avis et, bien qu’ils aient mis en garde le Hezbollah contre son implication directe dans la guerre en cas de poursuite des attaques contre «l’État hébreux», ils réitèrent également à Tel Aviv que le risque d’une intervention terrestre est que l’Iran, proche allié du Parti de Dieu, soit également impliqué dans le conflit. «Même si Israël jure qu’il voulait seulement repousser le Hezbollah de la frontière et ne voulait pas détruire Beyrouth», Téhéran «ne le croirait probablement pas», ont déclaré des responsables, selon Haaretz. Le Premier ministre Benyamin Netanyahu affirme cependant que l’Iran mène déjà sa guerre contre Israël : «L’Iran nous combat sur sept fronts. Evidemment le Hamas, le Hezbollah, les Houthis, les milices d’Irak et de Syrie, de Judée et Samarie (Cisjordanie, ndlr) et directement Téhéran», a-t-il déclaré, ajoutant que la République islamique «veut aussi renverser la Jordanie». Leur objectif est une attaque terrestre combinée sur plusieurs fronts, en plus des lancements de missiles.

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Nous devons dissuader les autres éléments de l’axe terroriste de Téhéran qui menacent non seulement nous, mais aussi vous. Il est en passe de conquérir le Moyen-Orient, c’est-à-dire l’Arabie Saoudite et la péninsule arabique. C’est juste une question de temps».

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Entre-temps, l’ambassade américaine à Beyrouth a exhorté ses ressortissants à «reconsidérer fortement» leur voyage au Liban car, lit-on sur le site, «l’environnement sécuritaire reste complexe et peut évoluer rapidement» : «Nous attirons notamment votre attention sur le «Country Summary» qui avertit que le gouvernement libanais est incapable de garantir la protection des citoyens américains contre des flambées soudaines de violence et des conflits armés. Les citoyens américains ne devraient pas se rendre dans le sud du Liban, dans la zone frontalière libano-syrienne ou dans les camps de réfugiés». Le même climat règne à Paris, le gouvernement se déclarant «extrêmement préoccupé par la gravité de la situation au Liban» observant l’intensification «dramatique» des violences à la frontière avec Israël.