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La prédiction du général Bertolini sur l’attaque iranienne : «une escalade incontrôlée»

(Rome, 13 avril 2024). Selon Marco Bertolini, ancien commandant de Covi, les ayatollahs pourraient décider de ne pas répondre à la «lourde humiliation» subie par les Israéliens avec le raid sur Damas

La tension au Moyen-Orient ne montre aucun signe d’apaisement. Les États-Unis et Israël attendent la réponse de l’Iran à l’attaque survenue le 1er avril contre le Consulat iranien à Damas, qui pourrait avoir lieu cette nuit. Les renseignements de Washington ont rapporté que les Pasdarans avaient déplacé des centaines de missiles et de drones en prévision de l’attaque. Il reste toutefois à comprendre jusqu’où les ayatollahs veulent aller dans la voie de l’escalade.

« Je ne pense pas que l’Iran ait intérêt à ouvrir les hostilités contre Israël, du moins à ce stade, même s’il a subi un coup dur et une lourde humiliation », a déclaré le général Marco Bertolini, ancien commandant de Covi (Commandement opérationnel des Forces interarmées), au média «Adnkronos», comme le rapporte «Il Giornale». « Le régime perd depuis un certain temps nombre de ses hommes en Syrie, théâtre au fil des années d’interventions systématiques des Israéliens qui ont éliminé plusieurs officiers iraniens. Non seulement. L’Iran a perdu le général iranien Qassem Soleimani, tué par les Américains en Irak, mais aucune conséquence n’a eu lieu ».

C’est pour cette raison que le général Bertolini est convaincu que même dans ce cas, Téhéran pourrait décider de ne pas réagir, également parce qu’une escalade incontrôlée risquerait également d’impliquer la Russie, alliée des ayatollahs, « et Moscou n’a pas l’intention de risquer un deuxième théâtre de guerre au-delà de l’Ukraine ». Le général italien a toutefois souligné qu’aucune évolution ne peut être considérée comme acquise, en particulier dans des situations où une seule erreur de calcul pourrait avoir des effets désastreux. En effet, avec la saisie d’un cargo appartenant à un millionnaire israélien, les Pasdaran semblent déterminés à alimenter le conflit entre les deux pays.

Quant aux États-Unis, selon Bertolini, leur intervention trop décisive pourrait nuire à la campagne électorale de Joe Biden en vue des élections de novembre. En outre, le général a expliqué qu’une éventuelle guerre entre l’Iran et Israël aurait de graves conséquences non seulement pour Gaza et les Palestiniens, mais aussi pour la Syrie et le Liban. C’est précisément dans ce dernier pays qu’il y a un contingent d’environ 1.100 soldats italiens, faisant partie des missions FINUL (Nations Unies) et Mibil (bilatérale). « Nos soldats au sud du Liban courent-ils des risques en cas d’attaque éventuelle ? Mais ils l’ont toujours été », a commenté le général Bertolini.

« Dans cette zone, les Israéliens sont fréquemment intervenus par l’artillerie ces derniers mois, heureusement sans conséquences pour la FINUL, qui a payé un lourd tribut en sang au cours des dernières décennies », a-t-il conclu.

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