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Antony Blinken sur LCI : «c’était une obligation pour Israël de répondre». Le «désir de Poutine» de prendre Kiev n’aura jamais lieu

(Rome, 02 avril 2024). De passage à Paris, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a accordé un entretien à la chaine LCI ce mardi 2 avril

Le chef de la diplomatie américaine était de passage à Paris ce mardi, où il a notamment rencontré son homologue, Stéphane Séjourné, au Quai d’Orsay. Maniant parfaitement le français, Antony Blinken a accordé un entretien à Darius Rochebin pour LCI intégralement dans la langue de Molière, que vous pouvez entendre dans la vidéo ci-dessus. Deux sujets ont naturellement occupé l’essentiel de la discussion, la guerre à Gaza, et le conflit en Ukraine, dont TF1info vous résume ici les principaux points.

« C’était une obligation pour Israël de répondre »

« Notre but, c’est l’établissement d’un État palestinien », a réaffirmé le secrétaire d’État américain. Antony Blinken a rappelé que c’était déjà la position américaine avant le raid meurtrier du Hamas le 7 octobre dernier, et que cela paraissait déjà « très loin » à ce moment-là. Il a en revanche semblé écarter la proposition de plusieurs dirigeants européens, de reconnaître par avance un État Palestinien. « Ce qui est important, c’est qu’il y a un vrai accord entre Israéliens et Palestiniens », a-t-il estimé, « pas un accord appliqué unilatéralement par un autre pays ». « Comment vivre avec le Hamas et le danger continu qu’il représente ? C’était une obligation pour Israël de répondre », a-t-il insisté, répétant le droit d’Israël à se défendre.

Blinken appelle Israël à la réserve

Le chef de la diplomatie américaine a toutefois émis des réserves quant au traitement des populations civiles. « La façon de répondre d’Israël est importante aussi », a-t-il rappelé. « Ce que nous avons vu avec la perte de vie des enfants, des femmes, des hommes, qui se retrouvent au milieu de cette confrontation, les dommages sont terribles ». Il a également estimé que l’aide humanitaire n’est pas suffisante pour la population civile, et représente une nécessité immédiate.

Blinken ne croit pas à une victoire de la Russie en Ukraine

« Ça ne se passera jamais ». Le secrétaire d’État américain est convaincu que le « désir de Poutine » de prendre Kiev et « d’effacer le pays en entier » n’aura jamais lieu. Il a rappelé que la ligne du président américain Joe Biden n’avait jamais varié : « Soutien pour l’Ukraine, mais en évitant une guerre avec la Russie ». Antony Blinken a d’ailleurs réaffirmé qu’«Il n’y aura pas un seul soldat américain sur le sol ukrainien», l’éventualité d’un affrontement direct avec la Russie relevant pour lui de la sécurité nationale américaine.

Il a en revanche réaffirmé sa foi dans l’OTAN, qu’il croit pérenne quel que soit le résultat de la prochaine élection américaine – le candidat Donald Trump ayant menacé de ne pas intervenir si des membres de l’alliance étaient attaqués. Antony Blinken estime d’ailleurs que « Poutine n’a pas intérêt à élargir le conflit, et surtout pas à un pays de l’OTAN », rappelant le caractère automatique de « l’article 5 », qui garantit la solidarité des pays membres. « Un centimètre, ou même un millimètre » d’incursion russe dans un pays de l’OTAN déclencherait la réaction de l’alliance atlantique, a-t-il promis.

Vers un cessez-le-feu ?

Quant à un cessez-le-feu en Ukraine, qui signerait de facto une annexion de vastes territoires ukrainiens par la Russie, Antony Blinken a réaffirmé que les États-Unis ne pousseraient pas Kiev au compromis. « Quoi qu’ils décident, nous les soutiendrons », a-t-il assuré.

Une poignée de mains Poutine-Biden est-elle envisageable un jour ? Sans envisager explicitement une telle hypothèse, le secrétaire d’État américain a rappelé que c’est la politique menée qui décide de la réaction américaine, et non celui qui la mène. Et que si celle-ci change, rien n’interdit de reprendre des discussions.

(TF1-LCI)

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