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Ukraine. La réponse de l’UE au Pape : «drapeau blanc ? Nous sommes pour une paix juste»

(Paris, Rome, 12 mars 2024). Des critiques de Scholz aux applaudissements de Moscou : les propos du Souverain pontife sur la guerre à Kiev continuent de faire débat

La ligne ultra-pacifiste du Pape François sur l’Ukraine continue de faire débat. Samedi, dans une interview accordée à RSI, le pontife argentin a ouvertement parlé de lever le drapeau blanc, déclenchant la colère de Kiev. Une situation extrêmement délicate, de nature à pousser l’UE à prendre position. Et le message adressé à Bergoglio est clair : non à la capitulation. Le porte-parole de la Commission européenne pour les Affaires étrangères Peter Stano, écrit «Il Giornale», répond en expliquant que la possibilité de parvenir à la paix en Ukraine « est entre les mains d’un seul homme, qui porte le nom de Vladimir Poutine, qui a déclenché cette guerre et qui la fait avancer chaque jour. Nous sommes certainement en faveur de la paix, d’une paix juste, d’une paix formulée aux conditions et dans les termes de la victime de cette guerre, à savoir l’Ukraine ».

Pas de langue de bois, pas de charabia. La Commission européenne a réitéré sa position aux côtés de Kiev, mais elle a surtout souligné son engagement en faveur d’une paix juste et aux conditions du pays de Volodymyr Zelensky. Pas de drapeau blanc, contrairement à ce qu’invoquait le Pape. Il ne s’agit pas d’avoir le courage de négocier, a soutenu Stano, qui a expliqué qu’il ne pouvait que rappeler la position de l’UE sur la possibilité de parvenir à un cessez-le-feu à brève échéance. Mais la Commission européenne n’est pas la seule à ne pas être d’accord avec les déclarations du Pape sur l’Ukraine. Comme l’a confirmé le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Hebestreit, le chancelier Olaf Scholz a critiqué la ligne de Bergoglio : le chancelier « n’est pas d’accord avec le pape sur cette question », soulignant que Kiev se défend contre un agresseur.

Et la Russie a voulu au cours de ces dernières heures exprimer ses remerciements adressés au pontife via son porte-parole Dmitri Peskov. L’appel du Pape « est tout à fait compréhensible », a souligné le diplomate du Kremlin : « Mais malheureusement, comme vous le savez, tant les commentaires du Pape que de nombreuses déclarations d’autres parties, y compris nous, se sont récemment heurtés aux dénégations sévères du régime de Kiev, qui n’admet pas la possibilité d’une quelconque négociation ». Selon Peskov, il est possible que la position de Kiev découle des déclarations de « nombreux pays européens, qui continuent de tout faire pour condamner la Russie à ce qu’ils considèrent comme une défaite stratégique inévitable », mais c’est « l’illusion la plus profonde, et les événements qui se sont produits sur le champ de bataille en sont la preuve la plus illustrative ».

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