(Paris, Rome, 28 janvier 2024). « La réunion a été constructive mais il existe encore des lacunes importantes entre les parties qui seront discutées lors d’autres réunions cette semaine ». Le bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahu a ainsi commenté la réunion tenue à Paris afin de tenter de trouver un accord sur la libération des otages israéliens à Gaza. Le chef du Mossad David Barnea s’est rendu dans la capitale française pour rencontrer les délégations des Etats-Unis, du Qatar et de l’Egypte, rapporte «Il Fatto Quotidiano».
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Barnea a rencontré le directeur de la CIA William Burns, le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdel Rahman Al Thani et le chef des renseignements égyptiens Abbas Kamel. La table des négociations prévoyait une pause de deux mois dans la guerre en échange de la libération de plus de 100 otages (la dernière proposition d’Israël appelait à une pause de 60 jours dans les combats en échange de la libération progressive de plus de 100 prisonniers, en commençant par les civils, femmes et les enfants, puis par les hommes civils, ensuite les femmes et hommes militaires).
Entre-temps, Benjamin Netanyahu a fait l’objet de critiques après la diffusion d’un enregistrement audio dans laquelle il qualifiait de «problématique» le rôle du Qatar dans les efforts de médiation. De quoi faire réagir le porte-parole du ministère des affaires étrangères de Doha. Ce dernier s’est dit «consterné» par les prétendues remarques attribuées à Netanyahu. «Ces propos, s’ils sont avérés, sont irresponsables et nuisent aux efforts déployés pour sauver des vies innocentes (…)», a-t-il dit.
« Certains progrès » ont été réalisés lors de la réunion de Paris, a déclaré une source diplomatique à la télévision israélienne Kan. Des sources israéliennes, citées par «Channel 12», avant la réunion, avaient toutefois minimisé les attentes concernant les négociations, soulignant que le principal obstacle à un accord était la demande du Hamas selon laquelle l’État hébreu devra mettre fin au conflit et qu’il se retire complètement de la bande de Gaza, la faction islamique étant toujours au pouvoir dans l’enclave palestinienne.
Selon le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani, les choses pourraient toutefois changer dans les prochaines heures grâce à la médiation à Paris : « le Qatar et l’Egypte, a-t-il déclaré à l’émission ‘In Mezz’ora’ sur la chaine RAI 3, sont deux pays qui travaillent et peuvent communiquer avec le Hamas, les autres pays ne pouvant pas le faire et l’Italie ne le fait pas non plus, nous parlons à l’Autorité nationale palestinienne (ANP) », mais « quelqu’un doit parler aux terroristes, le Qatar et l’Egypte le font et nous espérons que nous pourrons parvenir à une bonne fin, que nous pourrons libérer les otages ». Et M. Tajani d’ajouter : « J’espère que le temps qui nous sépare de cette situation pourra être le plus court possible ».